Magazine Politique
Bousculées par la crise économique, les classes moyennes seront décisives en 2012. Elles ont sombré dans le sentiment d'appauvrissement et se dirigent vers de nouveaux comportements électoraux.
La classe politique a eu besoin de beaucoup de temps pour analyser puis pour reconnaitre que la percée du Front National était liée pour partie au désarroi d'une partie de l'électorat populaire qui avant-hier fournissait souvent les gros des bataillons du PCF.
Le grand "corps central" que devaient composer les classes moyennes est désormais à son tour loin de stabiliser l'équilibre politique.
Ce pourrait être la seconde évolution "révolutionnaire" après celle d'une partie de l'électorat populaire.
Dès 2005, les classes moyennes sont devenues frileuses face à la mondialisation. Elles ont majoritairement voté contre le projet de traité constitutionnel.
Il y a désormais un sentiment de déclassement et d'abandon qui les pousse vers une expression considérablement plus protestataire. Elles n'entendent plus "équilibrer" la vie politique mais protester contre cette vie politique qui les ignore.
Ségolène Royal a manifestement mis "le cap" sur les classes moyennes". Si son opération réussit, c'est une nouvelle donne majeure. Elles avaient été son point faible en 2007. Mais depuis cette époque, Nicolas Sarkozy est apparu très éloigné des classes moyennes. Le prix politique de ce sentiment d'abandon pourrait être très lourd.