"Nous étions vaincus, mais nous nous croyions innocents", tel est le sous-titre de cet ouvrage, commenté par Claude.
Il est mort en 2004, non sans nous avoir laissé quelques témoignages de sa clairvoyance et de son courage. Ce petit livre, son dernier, est l’un d’entre eux.
Il rompt délibérément avec la légende que nous avions apprise dans les années 50, quand l’impérialisme soviétique nous a obligés à accepter la remilitarisation de l’Allemagne.
Non, les atrocités de Pologne, Biélorussie, Ukraine et Russie n’ont pas toutes été commises par les SS : les braves soldats de l’armée régulière, la Wehrmacht, y ont parfois prêté la main, et plus.
L’auteur raconte comment, et n’hésite pas à situer les responsabilités, notamment celle de la classe à laquelle il appartient, l’aristocratie militaire, qui, par la fanatisation des hommes (gehörsam bis Tod : obéissant jusqu’à la mort) a permis la pénétration de l’esprit criminel chez des garçons jeunes.
Il implique aussi l’antisémitisme latent de l’Allemagne d’avant-guerre, mais on pourrait en dire autant de la France qui a livré les Juifs à la persécution, ou des Etats-Unis qui ont fermé leur frontière aux immigrés juifs dans les années 30.
C’est un livre utile pour aborder avec lucidité un problème souvent caché.
August Von Kageneck, editions Perrin, collection Tempus 215 pages, 8 €