Sans doute avez-vous cru, vous aussi, à la visite de ce joyeux vieillard qui entrait dans les maisons par la cheminée et distribuait des cadeaux. Nos parents associaient sa venue à la nativité ou aux rois mages porteurs de riches présents. Pourtant, le Père Noël n’a rien de chrétien, et sa célébration, en France, ne date que du début XXe siècle.
L’apparition du Père Noël remonte à la fin du XIXe siècle, quand d’importantes vagues d’immigrés scandinaves importèrent aux Etats-Unis la célébration du Midvinterblot (période du 20 au 31 décembre) ainsi que le conte de Julenisse (un lutin à la barbe blanche, au bonnet et aux vêtements rouges, qui se déplaçait dans les airs, et récompensait les enfants sages en glissant des figurines en bois dans leurs chaussettes).
Rapidement, les Américains mercantiles furent intéressés par le potentiel que représentaient ces festivités nordiques. En remplacement des présents en bois que sculptaient les Scandinaves, les marchands de jouets proposèrent des produits manufacturés. Comme la fête celtique Samain devenue Halloween, Julenisse fut modernisé et présenté sous le nom de Santa Klaus. Noël devint une manne pour les commerçants en tous genres et, en une génération, on oublia le traditionnel Midvinterblot qui remontait au XIIe siècle, époque où les vikings christianisés renoncèrent à célébrer le Jule originel.
Avant leur conversion au christianisme, les vikings célébraient déjà « la période de Noël ». Ils profitaient des plus longues soirées de l’année pour se rencontrer, partager des repas bien arrosés, raconter des histoires et chanter. Ils rendaient hommage à Heimdall (fils d’Odin, dieu de la lumière et de la lune). Ils imaginaient que ce dernier profitait du Jule pour visiter ses descendants Jarls (équivalent de chefs de clan) et offrir des présents à leurs enfants. Les vikings croyaient également que les dieux festoyaient en Asgard, et que pour divertir leurs invités, Odin provoquait des aurores boréales en galopant sur le pont arc-en-ciel. Afin d’entrevoir la chevauchée du dieu sur son destrier Sleipnir, les familles vikings sortaient dans la nuit pour observer la voute céleste
J’adore Noël, non pas pour les cadeaux ou des motifs religieux, mais parce que cette fête est l’occasion de partager un repas en famille et de montrer à mes proches combien je les aime. Il m’arrive parfois d’avoir une pensée pour ceux qui ont célébré « Noël » cinq cents ans ou mille ans avant moi. En tant que citoyenne du XXIe siècle, je suis heureuse de contribuer à la transmission d’anciennes réjouissances vikings.
Le saviez-vous ?
Les Mac Donald étaient des gall-gaels (des sang-mêlés), à moitié celtes et à moitié nordiques. Jusqu’à la dissolution des clans en 1746, ils fêtaient le Jule peu ou prou à la manière de leurs ancêtres vikings.