Il est vrai que Noël est une fête importante dans notre calendrier
Pourtant , bien souvent, sa célébration revêt un caractère si loin de ses origines, qu’il est parfois bon de se les rappeler :
Représentation de la Nativité dans Les Très Riches Heures du duc de Berry (XVe s.)
Noël est une fête chrétienne célébrant chaque année la naissance de Jésus de Nazareth, appelée Nativité
À l'origine, cette fête était païenne et existait sous des formes différentes pour marquer le solstice d'hiver
Au XXIe siècle, Noël revêt un aspect largement profane
Elle est devenue une fête commerciale et un moment de l'année célébré, y compris par des non-croyants.
Cette fête est caractérisée par un regroupement des cellules familiales autour d'un repas et d'un échange de cadeaux, particulièrement (mais pas seulement) à destination des enfants, qui dans plusieurs pays occidentaux associent ces cadeaux au personnage du Père Noël
Noël est actuellement fixé au 25 décembre dans les calendriers grégorien et julien par la plupart des Églises
Célébration de Noël
Sa célébration à la date du 25 décembre, se situe dans le calendrier julien pour les Églises orthodoxes, et dans le grégorien pour l'église catholique et protestante ; le jour de la saint Emmanuel, a été fixée tardivement dans l'empire romain d'Occident, vers le milieu du IVe siècle
Avant de la placer à la date d'une célébration solaire liée au solstice d'hiver, plusieurs dates furent proposées :
18 novembre, 6 janvier...
Le 25 décembre marquait depuis Aurélien l'anniversaire du Sol Invictus et de la renaissance annuelle de Mithra Déesse iranienne dont le culte était adopté par Rome depuis le premier siècle. Pour des raisons symboliques, et dans un souci de christianiser les anciennes fêtes païennes, cette date fut progressivement étendue à tout l'Occident latin.
Les Églises orthodoxes, qui ont conservé le calendrier julien, célèbrent Noël le 25 décembre de ce calendrier, ce qui correspond au 6 janvier du calendrier grégorien
Seule l'Église apostolique arménienne a conservé la date précise du 6 janvier comme jour de la fête de Noël.
Constituant avec Pâques une des grandes fêtes chrétiennes, Noël s'est progressivement chargé de traditions locales, mélanges d'innovations et de maintien de folklore ancien, au point de présenter l'aspect d'une fête profane populaire possédant de nombreuses variantes, dans le temps comme dans l'espace.
L'association de la mémoire d'une naissance a facilité la place centrale prise par la famille dans le sens et le déroulement de cette fête.
L'Église catholique romaine insiste par exemple sur cet aspect depuis l'instauration en 1893 de la fête de la Sainte Famille, le dimanche suivant le 25 décembre. Les cadeaux, sous forme d'étrennes, semblent être une réminiscence des cadeaux effectués lors des fêtes saturnales de décembre.
Le don est présent dans de nombreuses traditions, comme celle de servir un repas au premier pauvre croisé au jour de Noël, ou dans l'exceptionnelle générosité des aumônes accordées aux mendiants à la sortie de l'office célébré durant la nuit de Noël.
« La période de Noël, qui est très chargée cérémoniellement, possède une certaine intensité rituelle. Même si nous vivons fondamentalement dans une société marchande, il y a dans cet échange de cadeaux quelque chose qui est de l'ordre du don et qui est universel dans son principe: ils créent, maintiennent et consolident des liens ; ils constituent en quelque sorte une matrice du social.»
La popularité de cette fête a fait que Noël est devenu un patronyme et un prénom
Étymologie
Le mot Noël (dont la première attestation écrite date de 1112) est issu par évolution phonétique (nael) et modification vocalique du latin natalis (« relatif à la naissance, natal »). Le o, remplaçant le a de l'ancien français nael, vient de la dissimilation des deux a de natalis tandis que le tréma note la diérèse
La Nativité de Jésus-Christ
L'adoration des bergers lors de la Nativité,
Georges de La Tour, vers 1644
Traditionnellement, la fête de Noël est la solennité de la nativité de Jésus-Christ, la fête commémorative chrétienne de la naissance de Jésus de Nazareth qui, d'après les Évangiles selon Luc et selon Matthieu serait né à Bethléem. Les historiens hésitent pour leur part entre Bethléem et Nazareth sans qu'une des hypothèse parvienne à s'imposer.
Seul l'Évangile selon Luc raconte cette naissance. L'Évangile selon Matthieu ne fait que l'évoquer mais trace une généalogie à Jésus, tandis que les Évangiles évangile selon Marc et celui selon Jean débutent le récit de sa vie par sa rencontre avec Jean le Baptiste
Fresque de Cappadoce, XIIe siècle.
La naissance de Jésus (la Nativité) est traditionnellement fêtée le 25 décembre, à Noël, mais cette date est entièrement conventionnelle, et n'a rien d'un « anniversaire ». Elle aurait été fixée dans l'Occident latin au IVe siècle, possiblement en 354, pour coïncider avec la fête romaine du Sol Invictus, célébrée à cette date à l'instar de la naissance du dieu Mithra, né un 25 décembre ; le choix de cette fête permettait une assimilation de la venue du Christ - « Soleil de justice » - à la remontée du soleil après le solstice d'hiver
Avant cette date, la Nativité était fêtée le 6 janvier et l'est encore par la seule Église apostolique arménienne, alors que l’Église catholique romaine y fête aujourd’hui l’Épiphanie ou Théophanie
La fête de la naissance du Christ le 6 janvier, le jour de l'Épiphanie, pourrait trouver son origine au sein de certaines communautés chrétiennes d'Égypte au IIIe siècle. Il semble que les basilidiens célébraient dès cette époque le baptême de Jésus à cette date qui se confondait déjà avec sa naissance mais la question reste débattue.
Selon la tradition catholique, c'est le pape Libère qui, en 354, aurait institué la fête de la Nativité à Rome le 25 décembre, date du Natalis Invicti ; il aurait également codifié les premières célébrations.
Beaucoup de dates étaient proposées pour la naissance du Messie et il est admis que la popularité des fêtes de Mithra au solstice d'hiver dans l'Empire romain ait joué un rôle dans le choix de la date.
Les Églises orthodoxes fêtent quant à elles Noël le 25 décembre du calendrier qu'elles suivent (calendrier julien ou grégorien) et le baptême du Christ le 6 janvier
La tradition chrétienne de Noël s'inscrivant dans une démarche théologique, elle fête davantage l’évènement de la naissance du Christ, plutôt qu'elle ne célèbre une date en particulier ; dans cette optique, l'exactitude et la correspondance des dates avec la réalité historique sont donc des éléments accessoires.
Dans une allocution du 16 décembre 2004, Jean-Paul Jaeger, évêque d'Arras explique le choix d'une date proche du solstice d'hiver :
« Les évangélistes dont un sur quatre seulement propose un récit de la naissance de Jésus étaient bien incapables d’en situer la date exacte. Excellente pédagogue, l’Église, en Occident, a fixé en 353 la célébration de Noël au moment de la fête païenne du solstice d’hiver. Le signe est magnifique. Les rayons du soleil sont au plus bas de leur déclin. Progressivement le jour va s’imposer à la nuit. La lumière va triompher. Le Christ naissant est alors loué et accueilli comme la lumière qui brille dans les ténèbres, comme le jour qui se lève sur l’humanité engourdie et endormie. Il est le jour nouveau qui pointe à minuit. »
Cette métaphore du Christ identifié à une lumière nouvelle qui va éclairer le monde est déjà présente dans l'évangile selon Jean . Elle est reprise fréquemment dans les homélies du temps de Noël, par exemple celle du pape Benoît XVI à l'occasion de Noël 2007 :
« Dans l’étable de Bethléem, le ciel et la terre se rejoignent. Le ciel est venu sur la terre. C’est pourquoi, de là émane une lumière pour tous les temps; c’est pourquoi, là s’allume la joie. »
Un jour aux origines antiques
Dans le culte mithraïque, la fête la plus importante - le Mithragan - se déroulait chaque année le jour du Solstice d'hiver, jour célébrant de naissance de la divinité et la victoire de la lumière sur les ténèbres.
Selon une tradition mithraïque née en Asie mineure, Mithra serait né « jaillissant du rocher » (petrogène) ou d'une grotte - élément éminemment lié au culte de cette divinité - tandis que des bergers assistent à cette naissance miraculeuse dans une récit qui influencera ceux de la naissance de Jésus pour l'adapter aux thèmes païens.
Il est possible qu'une tradition plus ancienne, d'origine mithraïque et mazdéenne, présentant la mère de Mithra -Anahita (ou Anahid) - comme vierge ait également influencé les premiers auteurs chrétiens.
Dans les célébrations du culte mithraïque fortement développé dans l'empire gréco-romain aux IIIe et IVe siècles, le 25 décembre correspondait à la célébration du Natalis Invicti, la naissance du soleil invaincu qui reprend ses forces et fait regagner le jour sur la nuit.
Dans le Judaïsme, la fête de Hanoucca, qui commémore la réinauguration du Temple de Jérusalem profané par les Grecs anciens, a été fixée au 25 du neuvième mois lunaire, nommé Kislev, (calendrier hébreu) au voisinage du solstice d'hiver. Le premier Livre des Macchabées insiste sur l'importance de cette date et de cette célébration. Les traditionnelles représentations de la Vierge à l'Enfant puisent quant à elles leurs origines dans les représentations de la déesse d'origine égyptienne Isis allaitant Horus enfant.
Source Wikipédia