Quelqu'un qui m'était précieux est parti cette semaine. Parti avant que je ne puisse lui dire la nature de ce lien qu'il avait créé, avec moi comme avec tous ceux qu'il nourrissait de sa belle intelligence. Qualifier un être d'intelligent n'est pas lui attribuer une qualité ou une vertu, c'est faire le constat d'une présence au monde, quelque chose de subtil qui nous donne à vouloir encore et toujours nous dépasser, non pour briller mais, bien au contraire, pour être dans une forme d'épure de la pensée.
Celui qui est parti, celui-là même, faisait partie de ces maîtres qui m'ont appris à avoir faim de connaître le monde et ses mystères. Converti au protestantisme, amoureux de la Bible, avancé dans l'étude de la Kabbale, lecteur éclairé du Coran, attiré par le Soufisme, il cheminait joyeusement en terre philosophique et spirituelle, sans dogmatisme aucun, sans prétention autre que d'apaiser sa propre faim et de faire partager ensuite à ceux qui avaient le bonheur d'être de sa terre élective ce qu'il avait découvert.
En ce 25 décembre 2010, où partout dans le monde on tente de croire le temps d'une journée au miracle de la paix entre tous les hommes, j'ai voulu par ces quelques mots lui adresser un signe. Lui dire également que puisque désormais il tutoye les anges, qu'il soit notre messager, nous qui ne sommes pas encore au bout du chemin, pour leur demander qu'ils nous envoient quelques poussières d'étoile, afin éclairer notre route.
S Oling