Aujourd’hui, la lutte contre le réchauffement climatique et la diminution de consommation d’énergie se résume à l’installation de panneaux solaires ou d’éoliennes. Cependant, pour sauver la planète, il suffit juste de regarder dans la poubelle !
C’est ce qu’ont essayé de démontrer des ingénieurs du sud de la Suède. Ils se sont tournés vers la poubelle pour éliminer la dépendance aux combustibles fossiles. En effet, dans une ville de Suède, à Kristianstad, surtout connue comme l’origine de la vodka Absolut, cela fait plus d’une vingtaine d’années que l’on n’utilise que très peu de pétrole, de gaz naturel, ou de charbon pour chauffer les maisons et entreprises, même en hiver.
Aujourd’hui, grâce à un mélange d’ingrédients quotidiens (pelures de pommes de terre, fumier, huiles de cuisson usagées, biscuits périmés, intestins de porc…), la ville génère de l’énergie au moyen d’une immense centrale construite il y a dix ans aux frontières de la ville. Cette usine utilise un processus biologique, similaire au compostage, afin de transformer le mélange de détritus organiques en biogaz, sous une forme de méthane plus précisément. Une fois brûlé, ce méthane issu d’un processus de la biomasse peut produire assez d’énergie pour alimenter en chauffage et en électricité des foyers ou des entreprises. Il peut même être utilisé à des fins de carburant automobile. Produit à partir de la biomasse, ce biogaz permet de scinder en deux la consommation des énergies fossiles que l’on cherche bien évidemment à diminuer jusqu’à un jour, s’en passer complètement, ainsi que de réduire d’un quart les émissions carbones de la ville au cours des dix dernières années. Ainsi, cette nouvelle énergie renouvelable issue de la biomasse permet de réduire la dépendance au pétrole des pays du Moyen-Orient et valorise un secteur d’activité nouveau en créant des emplois dans le domaine des énergies renouvelables et du développement durable.
Mais Kristianstad ne compte pas en rester là. En effet, des objectifs ambitieux ont été lancés d’ici 2020. Avant, les camions étaient utilisés afin de transporter le mazout pour le chauffage. Maintenant, ils apportent les granulés de bois, composés des déchets de bois comme de résidus, servant de combustible pour chauffer les régions plus isolées de la ville.
De plus, juste en face d’une station d’essence traditionnelle, une nouvelle station de biogaz, d’Eon Energy, s’est implantée. Mais la nouvelle centrale de biogaz n’est pas assez rentable : le système de chauffage centralisé par la biomasse coûte un joli paquet de 109 millions d’euros. Ce coût comprend également :
- La nouvelle usine d’incinération pour les déchets
- La construction d’un réseau de canalisations
- Le remplacement des fournaises
- L’installation des nouveaux générateurs.
Cependant, au lieu de dépenser 5,3 millions d’euros pour alimenter ses bâtiments en électricité et en gaz, la ville ne dépense désormais que 2,4 millions d’euros pour réchauffer ses bâtiments municipaux. Et Kristianstad est en avance dans le domaine des énergies renouvelables. Voici quelques faits chronologiques :
- En 1991, alors que la Suède devenait le premier pays à imposer une taxe sur les émissions carbones, Kristianstad abordait déjà les solutions alternatives des énergies renouvelables
- En 1993, l’utilisation des déchets de bois commençait
- En 1999, le chauffage de l’usine de biogaz est devenu une option plus viable
Les prochains objectifs ?
- Diminuer, d’ici 2020, de 40% les émissions locales par rapport au total de 1990
- Dès que possible, faire fonctionner la ville sans une trace d’énergie fossile, rompre complètement le lien avec le pétrole et le charbon afin de ne laisser aucune empreinte carbone.