Des hectares de sapins verts illuminés
Des pères rouges à barbe blanche par milliers
L'indécente richesse des rues européennes
Chaque année se sont les mêmes rengaines.
Les gens courent pour accomplir un rite.
Mais, une paranoïa s'est faufilée dans nos foyers
Passant par la boîte aux lettres et les satellites
Elle nous influence, nous dicte nos achats
Mélange commerce et fête de la Nativité
Ainsi, les magasins ne désemplissent pas.
Les affairistes se frottent les mains
De tant de désirs inutiles sans lendemain.
Pourtant nous aimerions bien nous rappeler
L'histoire de l'âne et le boeuf réchauffant le Nouveau-Né.
Noël force ma porte
Voudrait me faire dire qu'importe
Si les canons tonnent en Palestine et en Tchétchénie
Si les Kurdes souffrent depuis des décennies,
Et si l'Afrique continue à crever de faim
Pendant que je prépare un festin.
Noël force ma porte
Voudrait me faire dire qu'importe
S'il fut un temps où on exterminait les juifs, les gitans, les indigènes,
Les Arméniens, les Noirs, les sorcières, les aborigènes…
Bref, cette différence qui nous gêne
Et qui amène encore tant de haine.
Noël force ma porte
Voudrait me faire dire qu'importe
Si au nom du terrorisme on massacre des populations
Et que l'on essaie insidieusement d'en faire une tradition.
Cette année on s'en prend aux musulmans,
Leur signe particulier : néant.
Noël force ma porte
Voudrait me faire dire qu'importe
Si je ne dois pas croire à la justice et vivre les yeux fermés,
Que les choses changent, que ne durent pas les privilèges,
Qu'il est interdit de rêver,
Il suffirait d'un tout petit sortilège.
Noël force ma porte
Et je vais dire qu'importe
Puisque le monde qui peuple notre si beau et grand univers
Sera invité à s'asseoir et manger autour de notre planisphère
Pour partager des gorgées d'amour
Et croire à la paix au moins quelques jours.
Bluette Staeger.
Poèmes engagés
Amour, solidarité et action.
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