Le créateur de wikileaks, Julian Assange, a été élu homme de l’année par le quotidien Le Monde. Assez décrié dans un premier temps par les journalistes, aujourd’hui cette homme commence à rallier à sa cause de plus en plus de gens. Ce que défend Julian c’est l’obligation de transparence de toutes républiques (du latin res pulica la chose publique), en effet la transparence est une condition indispensable pour l’exercice d’un pouvoir démocratique. Les décisions des gouvernants élu par le peuple doivent être connu du public puisque le peuple doit pouvoir juger des actes des ses représentants.
Il est donc étonnant de voir comment les états unis, fédération d’états démocratiques s’il en est, persécute de façon illégitime un défenseur de la république et du droit d’expression. Vous trouverez ci-dessous un article du Monde du 25/12/2010 démontrant l’acharnement dont est victime Julian Assange :
JulianAssange: «C’est intéressant de voir la censure en Occident»
Plusieurs sociétés de paiement ont bloqué les transactions de WikiLeaks après la parution dans la presse des câbles diplomatiques américains.
Depuis sa libération conditionnelle après neuf jours de prison, Julian Assange vit avec sa garde rapprochée dans un manoir, en pleine campagne anglaise, prêté par un riche sympathisant de WikiLeaks. En attendant que la justice britannique décide s’il sera extradé vers la Suède, suite à deux plaintes pour agression sexuelle, il est soumis à un strict contrôle de police.
Malgré ces contraintes, il a dû se remettre au travail aussitôt, car les problèmes financiers de WikiLeaks se sont brutalement aggravés. Coup sur coup, le service de paiement en ligne PayPal, les sociétés de cartes de crédit Visa et MasterCard, puis Bank of America et la banque suisse Postfinance ont bloqué sans préavis les transactions de WikiLeaks, et fermé des comptes personnels de Julian Assange.
Dans un entretien accordé au Monde, il reconnaît que ces mesures ont eu un effet dévastateur: «Grâce à la médiatisation de notre action, nous avions commencé à recevoir près de 100 000 euros de dons par jour» – surtout des petites sommes provenant de sympathisants du monde entier. Cela n’a pas duré: «Les banques ont tout coupé. En une semaine, nous avons subi un manque à gagner de près de 100 000 euros par jour, soit au total un demi million d’euros. Or ce trésor de guerre nous aurait permis de continuer à fonctionner pendant au moins six mois. Et cette perte augmente jour après jour.»
Selon lui, cette cascade d’interdictions bancaires n’est pas une coïncidence. Il est persuadé que Washington, qui veut sa perte depuis que WikiLeaks divulgue ses documents militaires et diplomatiques confidentiels américains, orchestre en sous-main une guerre financière : «C’est intéressant de voir comment fonctionne la censure en Occident. Une censure économique extrajudiciaire, résultant d’ingérences politiques visant des multinationales. Ces pressions s’étendent aux banques suisses, sensibles aux menaces américaines de réglementation des flux financiers.»
Frais de justice
Le manque d’argent se fait aussi sentir sur le front judiciaire, car WikiLeaks est régulièrement traîné devant les tribunaux: «Le fonds de soutien servant à assurer notre défense a été paralysé. Par générosité, des avocats travaillent pour nous bénévolement, mais d’autres ont besoin d’être payés. WikiLeaks a une dette de plus 200 000 euros de frais juridiques.»
S’y ajoutent les dépenses engendrées par l’affaire personnelle de M. Assange, son combat contre la procédure d’extradition : «Si l’on inclut le paiement de ma caution, mes frais de justice se montent déjà à environ 500 000 euros.» A elle seule, la traduction en anglais des documents judiciaires envoyés par la Suède a coûté près de 20 000 euros – alors que la convention européenne des droits de l’homme obligeait la justice suédoise à fournir les documents déjà traduits.
Julian Assange se veut pourtant optimiste: «A ma sortie de prison, j’ai été impressionné par la vague de soutien dont nous avons bénéficié.» Il n’approuve pas les cyberattaques menées en représailles contre les banques par des hackers gagnés à sa cause, mais il y voit un indice de sa popularité montante sur le Net, et au-delà. Par ailleurs, ses partisans ont lancé une contre-attaque judiciaire: la société islandaise qui gérait une partie des transactions de WikiLeaks a porté plainte contre Visa Europe pour rupture abusive de contrat.
WikiLeaks a réussi à conserver quelques canaux de financement, notamment via la fondation allemande Wau Holland (proche de l’association de hackers libertaires Chaos Computer Club), qui collecte et gère des fonds pour WikiLeaks depuis des années. Mais Julian Assange note que la guerre insidieuse contre lui semble se poursuivre: «D’un seul coup, sans raison valable, les autorités cherchent à remettre en cause le statut d’association caritative de Wau Holland», ce qui risquerait d’entraver ses activités financières.
En attendant, il invite ses partisans à lui envoyer de l’argent au moyen de transferts vers des comptes en Islande et en Allemagne, ou par mandat postal vers des adresses en Angleterre et en Australie.
Yves Eudes
On voit donc ici que l’acharnement économico-judiciaire contre wikileak vise uniquement à submerger les défenses de Julian Assange à la manière d’un hacker avec une attaque « ddos« . Pendant ce temps Wikileaks sera paralysé.
Ces méthodes sont-elles vraiment dignes des démocraties ? Ou avons nous glissé sous des régimes oligarchiques habillés de robes démocratiques d’apparat ? Pouvons-nous encore donner des leçons à Laurent Gbagbo quand les « démocraties » utilisent des procédés digne de dictateur ?
Julian Assange n’est certainement pas tout blanc, mais mérite-t-il vraiment tout cet acharnement ? Pour beaucoup de sympathisant la réponse est « non ». Puisque sont travail aurait dû être fait par des journalistes d’investigations, et n’étant pas journaliste lui-même il a préféré transmettre ses documents à des journaux afin que le traitement soit fait par des professionnels. C’est certainement cela qui a fait grimper son estime aux yeux des journalistes et fait trembler les états major de nombreux pays.
Son titre d’homme de l’année il le mérite certainement, mais c’est surtout son combat qui est à mettre en avant. Restons vigilant pour que nos démocratie ne mute pas en junte policière et répressive. Julian Assange n’est qu’un petit soldat résistant qui met un peu de sable dans les rouages obscurs de la diplomatie internationale.
NB: L’article du Monde est cité dans son intégralité et sans modification dans le cadre du « fair use », cependant les ayant droits peuvent faire une demande de retrait en commentaire s’il le désire.
Mithrandir79