Raymond Viger Dossier Prostitution
La préparation d’un magazine tel que Reflet de Société est toujours remplie de surprises. Nous ne savons jamais à l’avance quel sera le thème du numéro, les débats que nous soulèverons. Parce que chez nous, ce sont les lecteurs qui dictent notre ligne éditoriale.
Dans le numéro de juin, nous avions publié l’article de Chloé sur sa vie dans le monde de la prostitution. Nous avons reçu 123 commentaires . Notre courrier du lecteur représente les différentes polarités des commentaires reçus. Des commentaires qui nous proviennent de personnes qui vivent toujours de la prostitution, d’autres qui l’ont fait mais qui ont cessé, des clients actuels, d’anciens clients…
Il était logique de revenir dans ce numéro, avec un reportage de Maïram Guissé, sur les solutions que citoyens, marchands et politiciens tentent de trouver vis-à-vis les irritants de la prostitution de rue. Nous avons ensuite le témoignage de Britanny, une femme qui a débuté dans la prostitution à l’adolescence et qui a été escorte, autant en agence qu’à son compte.
Dans cet éternel débat, certains diront: «Cela a toujours existé et ça va toujours exister», «c’est leur choix», «si ça les tente, qu’on les laisse faire», «c’est le plus vieux métier du monde…» Ce genre de commentaires fabriqués à l’avance est-il une façon de banaliser le débat sur la prostitution? Est-ce une façon de faire l’autruche vis-à-vis la souffrance que certaines personnes vivent? Ou encore d’ignorer notre incompétence en tant que société à trouver des solutions qui fonctionnent et y investir les budgets nécessaires?
La réflexion que nous devons porter sur la prostitution ne peut se limiter à deux extrêmes. Parce qu’entre la prostituée sur le coin de la rue qui a des problèmes de santé mentale et physique et celle qui couche avec les grands de ce monde à des prix faramineux, il existe tout un monde de nuances.
Le débat sur la prostitution ne peut pas être pris à la légère. Il peut encore moins se limiter à une position politique simpliste telle que se borner à se questionner sur la légalisation. Aucune loi ou règlement ne pourra être juste et équitable dans un monde qui présente autant de variations, de motivations et de justifications que de celui de la prostitution.
Peu importe la position politique ou juridique que nous adopterons, dans tous les cas, il nous faut investir temps et argent dans les conséquences des choix que nous feront. Il faut assumer et arrêter de jouer aux gérants d’estrade. Il est temps de descendre sur le terrain et d’être réaliste sur le devenir de milliers de personnes qui attendent que nous prenions position.
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