Le vent ne trousse là que les papiers gras des hamburgers. Rien à griffer contre les parpaings où le plaisir s'oublie aussitôt pris. Les visages décoiffés sont déjà loin. La nuit va tomber comme une cloche sur des rêves sucés jusqu'à la moelle. Quel chemin prendre quand rien ne bouge au coeur des pierres ? A quoi bon souffler sur des cendres sans braises ? Le vent renonce et se couche. Il a le flanc haletant des bêtes qui ont trop couru. Un relent de vieille marée le fait gémir. Les marins du port sont partis avec les grues et le vin aigre qui trompe la faim. Les arbres mêmes n'ont plus rien à effeuiller du paysage. La solitude est toute nue dans les yeux battus. Le vent rumine les heures qui peinent à couler. Demain, la tempête aura cloué l'horizon sur son lit.