Aux États-Unis, le 22 décembre 2010, le Président a promulgué la fin de la loi Don't Ask, Don't Tell (DADT) qui empêchait les militaires gays de révéler leur homosexualité.
Alors que les Républicains doivent prendre la majorité au Congrès début janvier 2011, les deux Chambres ont adopté le projet de loi mettant un terme à cette doctrine du DADT instaurée sous l'administration Clinton en 1993.
Le 18 décembre, le Sénat a adopté le texte par 65 voix contre 31.
Huit Républicains et deux Indépendants ont rejoint les 55 Démocrates pour adopter le texte à la majorité qualifiée.
Si ce vote constitue une victoire politique pour Barack Obama qui en avait fait l'une de ses promesses de campagne, le texte entrera définitivement en application après 60 jours, le temps pour le Pentagone d'intégrée cette donnée et de former ses officiers.
Dans un communiqué le Président américain a déclaré "Il est temps de refermer ce chapitre de notre histoire".
Il a ajouté qu'"Il est temps de reconnaître que l'esprit de sacrifice, la valeur et l'intégrité ne sont pas plus définis par l'orientation sexuelle qu'ils ne le sont par la race ou le genre, la religion ou les croyances".
Barack Obama a déclaré aux gays et lesbiennes, lors d'une cérémonie au ministère de l'Intérieur, "Votre pays a besoin de vous, votre pays vous appelle et nous serons honorés de vous accueillir dans les rangs de la meilleure armée que le monde ait jamais connu".
Le Président confiait aussi au site Internet du magazine gay The Advocate, lors d'une interview donnée quelques heures avant la signature de la loi abolissant l'interdiction "Mon sentiment est que la mise en oeuvre (de l'abrogation de DADT) est une question de mois. Absolument pas d'années".
Lui qui confie avoir toujours été "confiant" quant à l'issue de ce dossier, se dit "très fier" d'avoir pu réaliser l'abrogation de la loi de 1993.
Il précise au journal qu'il a abordé le sujet avec le général Amos, le commandant du Corps des Marines, l'un des plus virulents adversaires de l'abrogation au sein de la haute hiérarchie militaire et qu'''il va l'appliquer".
Les associations LGBT ont salué ce vote, en particulier le Servicemembers Legal Defence Fund (Réseau de défense juridique des militaires) qui ne cessait de dénoncer cette discrimination.
Issue d'un compromis de l'administration Clinton avec les conservateurs, l'application du DADT aurait conduit à la démobilisation de près de 14 000 soldats du seul fait que leur homosexualité ait été découverte
Carl Levin, le démocrate et président de la commission de la Défense du Sénat, a déclaré "La première victime de la guerre en Irak était un homosexuel. La mine qui lui a arraché la jambe droite se moquait de savoir s'il était gay ou hétéro. Nous devrions faire de même".
A l'opposé, et bêtement, John McCain, le sénateur et ancien candidat républicain aux élections présidentielles estimait avant l'adoption du texte qu'une telle modification entrainerait d'"importants dégâts" au sein des forces armées. On ne voit vraiment pas en quoi.
Aujourd'hui aux États-Unis, 65 000 militaires homosexuels seraient concernés par cette abrogation.
Israël, la Grande Bretagne, le Canada, l'Australie, l'Afrique du Sud et l'Uruguay ont explicitement indiqué que l'orientation sexuelle n'était pas une cause d'exclusion au sein de leurs forces armées.
Seigneur, merci pour le respect et l'égalité.