Après l'affaire Bettencourt (qui, il est vrai, ne le mettait que très indirectement et sans doute de manière injuste en cause ) et l'affaire Karachi (qui, pour le coup, le mettait au centre des interrogations), voici l'affaire Servier qui met de nouveau en première ligne Nicolas Sarkozy puisqu'il a longtemps été l'avocat du groupe et qu'il s'est à plusieurs reprises présenté comme l'ami personnel de son fondateur. Comme dans l'affaire Karachi, il y a mort d'hommes.
J'imagine que dans les jours et semaines qui viennent, journalistes, inspecteurs de l'IGAS et juges vont mettre à jour les relations étroites que Nicolas Sarkozy a entretenus avec les acteurs de ce drame. Cela n'en fait évidemment pas un coupable, pas même un responsable de ce qui s'est produit. Reste que son nom va être une nouvelle fois associé à une vilaine affaire qui n'est plus, cette fois-ci, politique.
Même s'il a été dans cette dernière affaire absolument impeccable (je n'imagine pas d'autre hypothèse), cela fait beaucoup et amène à s'interroger moins sur sa personne que sur la confusion des genres qu'autorisent les doubles carrières. Avocat d'affaires réputé et homme politique ambitieux, cela ne fait pas un bon cocktail, pas plus que trésorier d'un parti politique (Woerth) ou animateur d'une campagne présidentielle et ministre du budget.
Ne serait-ce que pour éviter d'être accusé, l'ex-avocat du groupe Servier qu'est Nicolas Sarkozy peut être tenté de détourner l'attention de l'opinion et la porter du coupable (le laboratoire) vers l'administration. C'est exactement le tour de magicien qu'il est en train de jouer. Je ne suis pas sûr que la vérité ait grand chose à gagner à ces tours de passe passe. Et comme il y a mort d'hommes, on peut penser que les victimes et leur famille ne lâcheront pas le morceau. Sa campagne présidentielle commence sous de drôles d'auspices.