(By Ghosta) AaRON - Birds In The Storm AaRON est le duo gagnant et populaire qui a réussi à conquérir pas mal de coeurs depuis la sortie de leur premier album éponyme en 2007 et porté par le tubesque U-Turn (Lili). C'est tout naturellement qu'après trois ans le groupe qualifié de "Pop mélancolique" remet les couverts sur la table avec un second album attendu avec une impatience certaine par les fans. Impatience tout à fait justifiée car tout était de savoir si Simon Buret & Olivier Coursier allaient se reposer sur les lauriers du succès ou tenter quelque chose de totalement différent. Courageux, c'est sous une nouvelle aura et de nouvelles inspirations que les deux compères parviennent à combler cette longue attente.
Des oiseaux dans la tempête et des mélodies qui résonnent au loin, une voix presqu'enraillée et pourtant d'une justesse incroyable, Seeds Of Gold premier single (clipé) l'annonce quelques mois avant la sortie de l'album "something's coming up, my friends .." et il n'a rien de mensonger, AaRON connaît la recette, il l'utilise et l'use en ajoutant des choses improbables, des orchestrations et des rythmiques qui surprennent, étonnent et confirment ce que beaucoup pensaient déjà : AaRON est un groupe unique dans le paysage musical français. Si les anglosaxons et autres américains peuvent se vanter d'avoir dans leurs rangs des valeurs sûres d'une certaine déontologie de la Musique, l'héxagone n'a désormais plus rien à leur envier. Certes AaRON chante en anglais mais qui ne le fait pas ? Get Well Soon, allemand de base connaît un vif succès et personne ne lui reproche de s'approprier la langue de Shakespeare. C'est bien français ça, de penser comme ça.
Eloigné de la formule piano-voix, le groupe a fini par acquir assez d'aisance et le prouve dès l'ouverture : Ludlow L est un ovni pour toute personne qui s'était habituée aux sonorités du premier album. Une voix ? Oui. Des coeurs ? Oui. Des cordes ? Oui. Une batterie ? Oui, et pas n'importe laquelle, une batterie infatigable presque de guerre qui s'étend jusque la fin avant de s'essoufler sous la voix de Simon Buret. Le ton est donné : l'album sera fort, cadencé et progressif.
Birds In The Storm est tant de moments de grâce (Song For Ever, Arm Your Eyes, Passengers & Embers) que de surprises déroutantes (Ludlow L, Waiting For The Wind To Come, Birds In The Storm ou Inner Streets) où le groupe s'essaie non sans mal à l'électro.
Après tout ça, comment ne pas attendre un futur album ? Puis, si vous avez l'opportunité d'assister à l'un de leur concert, foncez ! Communicatifs à souhait, c'est une vraie communion entre le public et la scène qui s'opère.
------------------------------------
(By Raidjie) Esperanza Spalding est le nom d'un enfant prodige. Du haut de ses 26 ans, avec pas moins de trois albums en tant que leader, deux
autres en tant que co-leader, ses multiples collaborations avec des noms comme Mike Stern sans oublier son statut de plus jeune professeur au Berklee College of Music qu'elle obtient à tout juste
l'âge de 20 ans, Esperanza fait évoluer sa musique à travers les tumultes du brassage interculturel.
Mademoiselle Spalding s'attable à nous faire part de son talent en nous offrant Chamber Music Society, bassiste de formation,
Esperanza chante et compose sa musique également. La communion entre divers styles musicaux est donc inévitable, l'album sera accès sur trois piliers qui lui sont fondamentaux: le latin jazz, la
musique de chambre et quelques soupçons de bossa nova. Un pari qui semble plutôt risqué d'avance mais qu'elle réussit à relever haut la main, la jeune musicienne est à l'aise dans tous les
domaines et a attiré énormément l'attention ces deux dernières années et est reconnue comme étant une des nouvelles figures du jazz contemporain.
Je qualifierai Chamber Music Society d'hétérogène, on ne ressent pas les mêmes choses tout le long des 40 minutes d'enregistrement. L'ouverture
avec « Little Fly » se fait tout en douceur, la voix de la chanteuse se mêle gracieusement au son des cordes, sur « Chacarera » Esperanza a privilégié les
vocalises et on a l'impression qu'un dialogue s'installe entre sa voix et les instruments quant aux habitués de bossa nova, ils retrouveront les arrangements qui lui sont si
reconnaissables.
« Wild Is The Wind » est sans hésitation le titre phare de l'album qui prouve qu'Esperanza est aussi bonne musicienne que chanteuse, tout
est maîtrisé à la perfection, sa performance vocale est vraiment très impressionnante dessus.
Mention spéciale pour «Apple Blossom » qui m'a touché particulièrement pour une raison que je ne saurai forcément expliquer, mais la force conjuguée de la
voix de Milton Nascimento et de celle d'Esperanza transporte le titre vraiment très loin.
Nous voilà à la dixième place, on entre réellement dans la cour des grands et le Chamber Music Society montre qu'Esperanza Spalding y a tout à fait
sa place.
------------------------------------
(By Akram) Sortie sans trop faire de bruit, cet album est vraiment surprenant, je ne vais pas vous parler du
background de Dessa... Enfin si un peu, Minneapolis, P.O.S., Doomtree et Rhymesayers pas très loin, elle est connu des fans de Doomtree depuis des années mais a jamais
sorti d'album ! Voici donc son premier essai et quel essai !
Au début j'avais tendance à la comparer à P.O.S. pour la surprise, mais finalement hormis deux belles plumes, son album ne dispose pas de ce côté rap/rock
(quoique) de Never Better! Mais ce n'est pas un reproche puisque finalement elle impose son style, qui je dirais est un mixte entre le rap, le chant et la poésie!
Dans ses textes on sent un passé, on sent que l'album a mis des années à sortir et ce n'est pas plus mal car ça lui donne une consistance vraiment intéressante !
Après la forme est certes moins bling bling que tout ce qui sort aujourd'hui mais à titre personnel ça m'a beaucoup parlé ! Le fond est donc intéressant, la
forme et les différents beat nous proposent une unité dont le rendu est vraiment plus qu'appréciable, c'est calme puis plus rythmé, puis par moment des violons viennent nous faire voyager, A
Badly Broken Code vraiment sort du lot.
La production de l'album est assuré par Big Jess, Paper Tiger, Lazerbeak, Cecil Otter & MK Larada: des noms qu'on retrouve sur l'album de P.O.S., en
parlant de lui, je ne sais pas comment il a influencé la direction de l'album mais par moment, on sent qu'il est passé en studio et a prodigué quelques conseils, je ne sais pas pourquoi je le
ressens comme ça. Autre point important de l'album Dessa sait poser, j'aime beaucoup la façon dont elle peut changer le flow dans la même
phrase : elle commence à rapper et termine en chantonnant puis réénchaine comme si elle nous offrait une poésie ! On sent la maîtrise du début à la fin : J'aime !
Never Better est l'album que j'ai le plus écouté en 2009 et tout comme l'opus de POS, A Badly Broken
Code ne parlera pas à tout le monde! C'est un album personnel dont une certaine émotion ressort ! On sent une honnêteté dans ses textes et dans son delivery ! Et au final c'est un
des albums les plus intéressant de 2010, un des albums qui sera revenu réguliérement dans ma playlist ! Dessa si tu passes par la passes sur Paris !!!
A l'heure ou tout le monde à les yeux rivés sur Nicki Minass, la Mc la plus intéressante c'est Dessa ! Largement.