Contre les préjugés de l'extrême-droite dans le monde, en France le FN, aux Etats-Unis le Tea Party, pour 2012, note 21, lutter contre les confusions

L'extrême-droite mondiale a sa diversité, ses spécificités, selon les pays, mais elle est structurée par une prétention à l'identité-de-valeur, par "substance". Ainsi, nos extrémistes prétendent qu'ils SONT français, "100% pur porc" - ce qui est hautement comique car si les deux génomes sont très proches, ils ne sont pas identiques, et quand on ne veut pas oublier cette prétention à l'identité de valeur, il est amusant de les entendre se ramener et réduire à l'existence de cochons... Ich Bin Français, il faut l'entendre, de la tête aux pieds, génétiquement, mais, précisément, génétiquement, cela n'a aucun sens, c'est un délire. C'est que, à l'instar de l'ensemble des autres "identités", il s'agit d'une CONSTRUCTION, dès ses fondements, et en permanence. On ne nait pas français, on le devient, que l'on soit né tel ou non. Et même dès lors qu'on l'est devenu, que l'on est français, la construction peut s'arrêter et se perdre, si les fondements même de cette construction sont oubliés, méconnus, ou reniés. Et qu'est-ce qu'être un français de cette identité CONSTRUITE ? La réponse de l'extrême-droite est simple : communautariste à tendance catholique, blanc, ET anti-ceci, anti-cela. Car l'identité CONSTRUITE de cette France d'extrême-droite est faible et fragile. Il suffit que des prétendus non-Français les bousculent un peu et leur "identité" est menacée de disparition. Etrange quand on pense qu'ils prétendent à une identité SUBSTANTIELLE. Le Français d'extrême-droite est menacée de tous les côtés. C'est un être qui sent qu'il peut disparaître, comme si la France l'avait attendu pour exister, comme si la France ne pouvait surmonter sa disparition. Bref, pour parler, et c'est pour cela qu'il a longtemps admiré un certain style allemand, il préfère gueuler, afin de bien se faire entendre, et gueuler pour dire qu'il est contre ceci, contre cela, moquer ceci, moquer cela, prétendre qu'il est envahi (lui dans le reste du monde n'est jamais un envahisseur, mais un simple visiteur légitime, sans compter que le monde est à lui en fait, mais personne ne le sait plus). Il passe son temps dans les DE-NEGATIONS. Le temps passe : il n'a rien fait ni crée pour la France. Mais en cette fin 2010, les micros sont ouverts pour sa "Marine", qui aurait le vent en poupe. Evidemment, si la France lui est abandonnée..., si nul ne lui répond sérieusement, si..., mais sinon, l'extrême-droite n'accroche ni la majorité des citoyens, ni la majorité de la jeunesse qui n'éprouve face à cette mer qui divague qu'un haut le coeur.

Qu'est-ce qu'être français, selon les principes d'une identité en permanence construite ?

C'est, outre le fait de parler et d'écrire une langue (ce que des "étrangers" font parfois mieux que des "français", ce qui signifie que dans ce cas ces "étrangers" sont du point de vue seul de la langue, de meilleurs français que les français, ce qui est dire aussi que le point de vue seul de la langue ne suffit pas), le fait de FAIRE VIVRE LA FRANCE, par une présence, par ses efforts, par son travail (et de ce point les sempiternels expatriés sont infiniment moins français que des citoyens "étrangers" qui vivent en France depuis 20 ans), par une mémoire, par une vie sociale présente et par ses dons à l'Histoire de France, par des actes, des créations, des oeuvres. Or cette extrême-droite qui prétend à une meilleure identité française que les autres FAIT TRES PEU, étant surtout orientée vers une "conservation du patrimoine", national et privé, une petite culture franchouillarde figée, sans évolutions, sans mélanges justifiés et vivifiants. Il faut donc le répéter : pour survivre, cette extrême-droite si faible et fragile (combien de divisions dans la France d'aujourd'hui) n'a qu'un atout : créer et semer la confusion sur tous les sujets.