Aprθs nous avoir livrι le premier volet de son triptyque (?), il y a dιjΰ 9 ans de cela, sur le rθgne de la cιlθbre Elizabeth d’Angleterre, dite la "Reine Vierge", le metteur en scθne d’origine pakistanaise Shekhar Kapur nous revient pour parachever son œuvre avec "The Golden Age" ("L’Age d’or").
Ce deuxiθme film sonne, incontestablement, l’heure de la maturitι pour Kapur ! Maξtrisant son sujet quasi ΰ la perfection, ce dernier utilise une mise en scθne calibrιe, rehaussιe d’un goϋt certain pour les plans hautement "symboliques". Cet ensemble, riche et classique, tout en ιtant aιrι et envolι, est sublimι encore un peu plus par l’enivrante composition instrumentale de Craig Armstrong, collaborant pour l’occasion avec A.R. Rahman. Avec "World Trade Center", "Guns 1748", etc., Armstrong a dιjΰ dιmontrι ses talents pour composer de profondes musiques au ton abyssal et infiniment salvateur !
L’"Elizabeth" de 1998 mettait en place le dιbut du rθgne difficile d’une femme mιprisιe par la majoritι de la Cour d’Angleterre. A cette occasion, Shekhar Kapur avait tout particuliθrement mis en ιvidence les intrigues de cour et les projets de mariages arrangιs qui avaient accablι une jeune reine se montrant de plus en plus rιsistante et coriace face ΰ une ribambelle de conseillers hargneux. Le rιsultat de ce premier film ιtait assez concluant avec, en prime, une rιalisation, elle aussi, "envolιe" et des dιcors volontairement sobres, voir "livides".
Si "The Golden Age" traite d’un ιpisode du rθgne d’Elizabeth justement plus positif et glorieux, le style de ce deuxiθme film, par rapport au premier, gagne ιgalement en puissance et en richesse. Ceci se vιrifiι notamment par l’allure esthιtique (brillante et dorιe) de cette fresque historique & par les ambitions affichιes par son rιalisateur !
Au niveau du casting, rien n’a pour ainsi dire changι (par rapport ΰ "Elizabeth") : les acteurs, reconduis et nouveaux, sont toujours aussi impeccables. Cate Blanchett et Geoffrey Rush, "rescapιs" du premier long-mιtrage, sont comme ΰ leur habitude impιriaux ! Soulignons ιgalement l’arrivιe, ΰ l’avant-scθne, d’Abbie Cornish et de Clive Owen qui apportent, ΰ coup de charme et d’assurance, une brise lιgθre et enivrante qui offre, ΰ ce "Golden Age", une note plus douce et certainement bienvenue.
Reste, dans le final, une bataille navale mise en image avec beaucoup de sobriιtι et de thιβtralitι par Shekhar Kapur. On est trθs loin de la puissante rιalitι du trιpident "Master and Commander". Toutefois, le rιsultat ΰ l’ιcran demeure fort honorable mκme si l’on ressent bien que la dιbauche d’action grandiloquente n’intιresse nullement Kapur. Celui-ci tient davantage ΰ retranscrire, avec beaucoup de finesse et d’intelligence, la psychologie de ses personnages.
Spiritualitι thιβtrale et fantasme quasi biblique rehaussιs par de succulents dialogues, juteux et incisifs… Ce "Golden Age", c’est… Du monumental avec la performance - comme ΰ son habitude - ιtincelante de Cate Blanchett ; du charme avec un Clive Owen et une Abbie Cornish radieux ; du spectacle visuel avec une mise en scθne soignιe & des dιcors et costumes remarquables. "L’Age d’or" constitue ιgalement un rιgal pour les oreilles : merci Craig Armstrong !
La bande-annonce…
Histoire quand tu nous tiens…
Adversaire redoutable de Jack Sparrow/Johnny Depp dans la saga "Pirates des Caraοbes", Tom Hollander, alias Lord Beckett, joue, dans "The Golden Age", le geτlier de Mary Stuart interprιtιe par Samantha Morton. Tom Hollander aime les films en costume ! On a pu le voir prιcιdemment dans "Orgueil et prιjugιs" ainsi que dans "Rochester". Rιcemment, il donnait la rιplique ΰ Russell Crowe dans la succulente comιdie "Une Grande annιe" de Ridley Scott.
Samantha Morton a ιgalement jouι dans le "Rochester" de Laurence Dunmore, aux cτtιs de Tom Hollander et de Johnny Depp. En 2002, elle campait une jeune femme munie d’ιtranges facultιs dans le "Minority Report" de Steven Spielberg ; un excellent thriller futuriste portι par Tom Cruise.