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« C’est une chose étrange à garder secrète : la force de notre désir l’un pour l’autre. » (p.16)
L’auteur :
Cynan Jones est un écrivain anglais également exploitant agricole et viticole. Longue sécheresse est son premier roman traduit en français.
L’histoire :
Ce matin-là, Gareth remarque la disparition d’une de ses vaches. Il part alors à sa recherche, distrait de son but par ses nombreuses pensées : l’avenir de ses terres, les migraines de sa femme et son dégoût d’elle-même qui se heurte à son désir à lui, toujours aussi vif…
Ce que j’ai aimé :
C’est un récit marquant qui nous mène sur ces terres rendues arides par la sécheresse, ces terres auxquelles Gareth tient tant, cette ferme qui donnent la migraine à Kate, cette ferme que leurs fils veut fuir mais vers laquelle il revient inexorablement, ces terres qui offrent des champignons qui ressemblent à des colombes à Emmy, leur petite-fille. Les descriptions de cette nature omniprésente sont magnifiques, l’homme n’étant que la partie d’un tout immense qu’il tente de s’approprier.
« Au-dessus des collines, derrière la ferme, le jour pointait. Ce n’était qu’un éclaircissement de la nuit très noire qui ravivait l’éclat des étoiles, les faisait vibrer comme une gorge d’oiseau et produire une lumière très forte, pour leur taille minuscule. Il s’était aperçu que la vache avait disparu. » (p. 11)
Les êtres dans ce monde sont soumis aux forces de la nature, aux aléas du destin et des maladies qui provoquent des fausses couches chez les vaches comme chez les femmes.
Mais ce qui différencie les hommes des bêtes est cette capacité à transformer la mort en amour. Gareth reste persuadé que la mort de sa première femme a forgé son père plus sûrement que toute autre chose :
« C’était de là que venait la force d’aimer de son père, et sa capacité à être tellement heureux du simple fait d’avoir une famille. » (p. 99)
« Nous devons admettre notre amour immense pour les gens. Si nous n’avons jamais besoin de connaître sa profondeur, nous ne ferons que sentir la lumière à sa surface. » (p. 99)
Ainsi, Cynan Jones nous apprend que la beauté est aussi tapie derrière les larmes, au-delà de la tristesse et de la mort…
Ce que j’ai moins aimé :
- La dureté de cette vie qui n’épargne personne est assez désespérante, et c’est seulement plus tard, après avoir reposé ce roman que j’en ai compris toute la force…
Premières phrases :
« Elle lui trouve un goût de café. Le matin, quand il vient la réveiller.
« La vache est partie, dit-il. La rouanne au pis lourd. Elle est partie. Je vais aller à sa recherche. »
Il sort et bien qu’il soit encore tôt il ya une promesse de chaleur dans le soleil. Ca fait des semaines que c’est comme ça. »
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Là-haut tout est calme de Gerbrand BAKKER
Longue sécheresse, Cynan JONES, Traduit de l’anglais (Pays de Galles) par Mona de PRACONTAL, Editions Joelle Losfeld, septembre 2010, 131 p., 15.90 euros
Je remercie les éditions Joelle Losfeld pour cette belle découverte.
D’autres avis chez Keisha, Choco, Cathulu, Clara, Aifelle