Dexter Morgan, en apparence, a l'air de quelqu'un de tout à fait sympathique : il s'occupe avec amour des deux enfants de sa compagne, vient d'avoir une petite fille avec elle, et en tant qu'expert scientifique, contribue à faire de Miami une ville plus sûre. Mais il ne faut pas se fier aux apparences : derrière son image irréprochable, Dexter cache un secret. C'est un tueur en série qui tue tous ceux que la justice n'a pas réussi à attraper.
Dans ce tome-ci, Dexter découvre les joies de la paternité et décide de raccrocher son couteau. Un voeu pieu, surtout lorsque sa soeur Déborah lui demande de l'aider sur une drôle d'enquête. Une adolescente a disparu et un sang qui n'est pas le sien macule sa chambre. Au fil de l'enquête, il s'avère que la jeune fille fréquentait des jeunes étranges se prenant pour des vampires...
Bien que ce ne soit pas le premier tome de la série, l'histoire est parfaitement intelligible pour quelqu'un qui ne connait Dexter qu'après avoir vu un ou deux épisodes à la télévision. Mieux, on est parfaitement capable d'apprécier l'histoire. Dans les premières pages, l'auteur prend soin de nous replacer dans le contexte et l'histoire de Dexter se dessine aisément, sans que le lecteur néophyte ne soit perdu.
La première chose qui m'est venue à l'esprit quand je me suis mise en tête d'en parler à mon fiancé, c'est que c'est un livre qui n'est pas très politiquement correct. Le terme est inexact : peut-être devrait-on parler de moralité. Car ici, le héros, derrière son image bien lisse (et je crois que Michael C. Hall y est aussi pour quelque chose), est un être odieux qui tue, certes des meurtriers, violeurs et autres individus peu fréquentables, mais qui tue quand même, faire durer leur supplice et prend plaisir à le faire. Peut-on commettre le mal pour faire le bien? Et comment le lecteur peut-il trouver sympathique un serial killer? Car Dexter, tout agréable qu'il est, n'est ni plus ni moins qu'un tueur en série. L'on culpabilise de l'apprécier.
Dexter est un personnage étrange, qui ne se considère par humain, et semble skyzophrène. Il prend plaisir à tuer. Mais à part cela, c'est un jeune père comme les autres, qui découvre à quel point avoir un enfant change une vie. En d'autres termes, il est totalement gaga de sa fille. C'est attachant, et le rend plus humain. Ajoutons à cela qu'il a de l'humour. Non mais vraiment, comment voulez-vous qu'on le déteste?
Oui, de l'humour, donc. Le style de Jeff Lindsay est vif et caustique, drôle en somme. C'est le genre de style qui fait que parfois, on s'arrête de lire pour dire autour de nous "eh, écoute ça...Tu ne trouves pas ça drôle?". En somme, le style de livre que votre entourage va détester devoir vous acheter.
N'oublions pas qu'à la base, c'est une enquête policière, qui se mêle à la petite vie paisible de Dexter. Un enquête prenante, avec des rebondissements, du suspense, un deus ex machina et tous les ingrédients nécessaires pour qu'on ne puisse plus lâcher le livre une fois les premières pages tournées. J'ai l'impression que les aventures de Dexter sont très addictives. Inutile de dire, je crois, que j'ai beaucoup aimé, dès les premières lignes. Je remercie donc vivement Livraddict et les éditions Michel Lafon pour ce très bon thriller.