Actuellement, comme l’a rappelé le tribunal constitutionnel allemand de Karlsruhe en déclarant le plan de sauvetage de la Grèce contraire au traité, si les articles 126-128 du traité de Lisbonne
permettent d’aider un pays ne faisant pas partie de l’Union monétaire, ils n’autorisent pas l’aide aux pays faisant partie de la zone euro.
Cette révision du traité s’accompagnerait d’un renforcement des sanctions à l’encontre des pays ne respectant pas les critères de stabilité budgétaire, exigence formulée par Angela Merkel pour
donner son accord à la création d’un Fond de soutien permanent aux pays de l’Union monétaire qui rencontreraient de grandes difficultés. Ces sanctions pourraient s’appliquer bien avant qu’un pays
ait dépassé le plafond européen de déficit public de 3% du PIB, si l’évolution de son déficit est jugée trop dangereuse, et, pour la première fois, aux pays dont la dette dépasse 60%. Les
sanctions prévues seraient la privation de certaines subventions européennes, et la contrainte d’effectuer un dépôt bancaire bloqué.
Si l’on peut se réjouir de la mise en place de ce pas en avant qui va dans le sens de la solidarité entre les pays membres, et permettra à l’UE de mieux résister aux crises financières à venir,
nous nous réjouissons également du rejet de la proposition de Mme Merkel d’imposer des sanctions politiques aux pays laxistes, en les privant de droit de vote. Nous déplorons par contre, que la
mise en place de ce filet de sécurité ne soit qu’une mesure à employer en cas d’urgence, et qu’en amont ne soit prévue qu’une politique de sanction à l’égard des pays les plus fragiles, au lieu
d’un accompagnement vers plus de stabilité.
Nous ne saurions considérer l’Union européenne comme un « club de riches », dont les membres les plus fragiles seraient privés de leurs droits, et sanctionnés au lieu d’être soutenus dans leur
objectif de respecter le pacte de stabilité. Au contraire nous nous associons à l’idée d’union des valeurs de développement conjoint et solidaire de tous ses membres. Nous, jeunes socialistes,
considérons que ces révisions sont nécessaires, et permettent de créer un instrument avec les mécanismes de type Fonds monétaire européen que nous avons appelés de nos vœux.
En effet, nous souhaitons la mise en place d’une réelle gestion démocratique de l’économie de la zone euro afin de permettre une meilleur cohésion économique et sociale, qui passerait notamment
par la création d’un Fond monétaire européen, contrôle par le parlement européen, et qui permettrait à l’Europe de se passer du FMI et de régler elle-même ses problèmes. Le FME serait doté d’une
fonction de contrôle et de surveillance des finances publiques, et le pouvoir de mettre en place et de superviser des programmes d’aide aux pays en difficulté.
Conscients qu’on ne peut se contenter de réagir dans l’urgence, nous appelons à la mise d’une vraie politique de développement à l’échelle de l’Europe. Actuellement, la Banque Centrale Européenne
se contente de réguler l’inflation ce qui est insuffisant. Nous souhaitons donc que lui soient assignés des objectifs de croissance et d’emploi, tandis que la Banque européenne d’investissement
doit devenir un véritable outil de soutien à l’économie européenne.
Parce que pour nous, Jeunes socialistes, l’Union européenne représente avant tout un projet, une ambition, un idéal de paix et de coopération, nous souhaitons vivement rappeler notre attachement
à une Europe politique et sociale porteuse d’avenir.
Source : MJS