« S’il existe un domaine sur lequel l’ensemble du Conseil général peut se retrouver, c’est bien l’éducation. Nous le savons, la République s’est construite autour et avec son Ecole. Or, aujourd’hui, cette l’Ecole de la République est en danger ». Hier, à la tribune du Conseil général, Jean-Jacques Thomas a lancé un véritable cri d’alarme face au projet de fermeture de cent trente classes dans l’Aisne à la prochaine rentrée ».
Dans un texte présenté avec Michel Potelet, Président du Groupe Socialiste ; Jean-Luc Lanouilh, Président du Groupe Communiste ; et Frédéric Mathieu, Président du Groupe Progressiste, le 1er Vice-Président du Conseil général a d’abord rappelé que depuis quinze ans, chaque année, en France, environ 140 000 jeunes sortent du système éducatif sans qualification ; que l’accès au baccalauréat stagne et que les formations supérieures longues et qualifiantes excluent massivement les enfants des familles modestes, l’enseignement maternel et primaire est aujourd’hui menacé.
« Déjà, ajouta-t-il, depuis la rentrée scolaire 2009, 36 postes d’enseignants ont été supprimés dans l’Aisne. Cette fois, très officiellement, l’Académie d’Amiens vient d’être informée de la suppression de 149 postes en Picardie. Or, l’Oise ne devrait pas en perdre et la Somme très peu ». Le chiffre de 130 suppressions de postes est maintenant avancé pour le seul Département de l’Aisne. Ainsi, déjà, la disparition de sept classes est proposée à Hirson ; quinze à Laon, vingt à Saint-Quentin. La fermeture de dizaines d’écoles rurales est également préconisée. Sans aucun démenti de la part de l’Académie, un véritable tsunami pédagogique est annoncé pour septembre.
En précisant que « la scolarisation des enfants de deux ans est tombée de 35% à moins de 20% », l’élu souligna que, chaque année, en France, 105 000 enfants des familles les plus modestes ne sont plus accueillis en petites sections de maternelle. « Dans l’Aisne, dit-il, à la rentrée 2009, le nombre d’élèves de trois ans est tombé à 1 143. Cette année, ils ne sont plus que 912. Or, à la prochaine rentrée, la suppression massive de postes – la plus importante jamais enregistrée dans l’Aisne – accélérera le processus et remettra même en cause l’accueil des enfants de trois ans ».
Selon lui, sur la base d’une moyenne d’élèves calculée, non plus sur une classe, ni même sur une école, mais sur une ville et un regroupement scolaire, outre les conséquences dramatiques sur la qualité de l’enseignement ; ces fusions, ces transferts sur des communes éloignées et les concentrations d’ores et déjà programmées sur les plus gros établissements, se répercuteront immanquablement sur la durée et le coût des transports scolaires à la charge du Conseil général et des communes.
« D’ores et déjà, calcula Jean-Jacques Thomas, le retour à la semaine de cinq jours de cours représente un surcoût total de 810 236 € pour le seul Département ». « Avec les fermetures programmées, s’interrogea-t-il, qui assumera les nouvelles prises en charge d’entretien des locaux, des transports et de restauration scolaires ? ».
Et le Maire d’Hirson de pointer du doigt, l’augmentation du nombre d’enfants par classe et la réduction de la capacité d’accueil des élèves en difficulté avec l’accélération de la diminution des postes RASED, tombés dans l’Aisne de 130 à une petite centaine ». Pour lui, « l’heure n’est donc plus au calcul, mais à la mobilisation » et d’en appeler avec les Présidents de groupes de la Majorité départementale, à une réunion d’urgence du Conseil départemental de l’Education Nationale et au retrait du plan de démantèlement des écoles axonaises. Un appel largement entendu puisque seul le groupe UMP s’est abstenu.