Lockheed Martin a annoncé avoir passé un accord de licence exclusif avec le Docteur Shimon Maimon, chercheur associé à l’université de Rochester de l’état de New York, concernant l’utilisation de ses inventions pour produire pour applications militaires des capteurs infrarouges qui se veulent plus légers, plus fiables et de plus haute résolution.
L’accord de licence devrait permettre le développement et l’amélioration des systèmes FLIR (Forward Looking InfraRed) utilisant le brevet de M. Maimon sur les détecteurs de type « n-Barrière-n » (nBn) et d’autres de type barrières. Elles sont décrites dans le brevet américain récemment publié qui insiste particulièrement sur la réduction du courant d’obscurité du photodétecteur. Ainsi, cette technologie permet aux détecteurs refroidis des systèmes infrarouges de fonctionner à des températures plus élevées qu’à l’heure actuelle, en réduisant la complexité et en augmentant les performances du système. N’hésitez pas à vous plonger dans le brevet pour plus d’informations sur cette technologie.
Vue en coupe des pixels du photodéctecteur type nBn
L’idée reste de maîtriser la croissance des couches de semi-conducteurs et leur agencement entre elles pour obtenir une amélioration du comportement, comme c’était le cas avec le détecteur infrarouge sensible au millième de degré conçu par le laboratoire DEFIR. Ici on utilise des couches de dopants en excès d’électrons (couche de type n), et une couche type barrière, au sens d’un gap important entre les niveaux d’énergie de conduction et de valence.
Une production sur la côte ouest
La division missile et conduite de tir (MFC) de Lockheed Martin croit au potentiel de la technologie nBn pour la prochaine génération de systèmes infrarouges. L’objectif est de produire de plus grandes matrices de détecteurs qui nécessitent moins de refroidissement que les systèmes existants. Cela devrait induire de plus bas coûts d’exploitation et de maintien en condition opérationnelle pour les futurs clients .
La recherche et la conception de produits liés à la technologie nBn seront gérées par l’unité de production « Focalplane » de Lockheed Martin près de Santa Barbara. Cette entité a débuté en 1985, notamment avec des technologies à base d’antimoniure d’indium (InSb) pour être intégrée en 1993 à Lockheed Martin. Ils produisent aujourd’hui des détecteurs matriciels, des modules IDDCA (Infrared Detector with a Dewar microCooler Assembly) par quasi-vide ou par azote liquide, jusqu’aux systèmes d’imagerie complets. Par là, les 86 employés californiens ressemblent beaucoup à ceux de la société française Sofradir dont O&D sera sans aucun doute amené à faire une présentation complète.
Détecteurs IR matriciels
Des applications toutes trouvées
Lockheed Martin a déjà livré plus de 8.000 systèmes optroniques. L’intégration de cette nouvelle technologie concerne ainsi potentiellement le pod de poursuite de cible Sniper, le système EOSS (Electro-Optical Sensor System, comprenant un FLIR, une caméra TV et un système laser pour la télémétrie et la désignation de cible) du F-35 Lightning aussi connu sous l’acronyme JSF (Joint Strike Fighter), le module Arrowhead de l’hélicoptère d’attaque de l’armée américaine Apache et de son prédécesseur Cobra (encore en service dans l’US Marine Corps et dans quelques pays), ainsi que les capteurs Gyrocam pour les véhicules terrestres des États-Unis.
sources:
- communiqué de presse de Lockheed Martin du 7 décembre
- brevet « Reduced dark current photodetector » de Shimon Maimon du 30 mars 2010 déposé sous le numéro 7687871
- site internet de l’unité de production Santa Barbara Focalplane de Lockheed Martin