Un flop, qu'est-ce que c'est, au fond ? Difficile d'y répondre. Comment ça se mesure ? Il y a par contre une méthode de calcul, que j'ai utilisé pour ce classement. C'est l'écart qu'il y a entre l'attente que j'avais pour un disque et la déception qui s'en est suivie, ou alors la différence que j'ai pu percevoir entre l'accueil d'un disque autour de moi (proches, collègues, presses et publics) et le sentiment que j'en ai moi-même eu. Il n'y a de flop qu'en valeurs relatives, donc. Voilà pourquoi vous ne trouverez par exemple pas dans ce classement les albums de M.I.A et de Lil' Wayne : tout le monde les reconnaît comme nuls, aucune polémique à leur encontre, pas même la moindre désillusion – ils ne sont rien et il n'y avait aucune utilité à ressasser leur inexistence. C'est donc à une liste très personnelle que je vous convie, qu'il faut prendre comme telle, avec sa petite dose de provoc'. N'hésitez à parler de vos flops à vous dans les commentaires. N'hésitez pas non plus à m'expliquer pourquoi je n'ai rien compris à tous ces disques.
20 The Third Eye Foundation – The Dark
Matt Elliott aura en 15 ans tracé un parcours fascinant. D'abord en tant que The Third Eye Foundation, entité électronique nourrie de drum'n'bass, de noise et de culture industrielle, puis sous son identité civile, en basculant comme chanteur-guitariste d'albums folk sombres comme la Guinness et tristes comme la décuve. Mais des friches machiniques de Bristol aux voyages alcooliques en terres européennes, Matt Elliott a toujours gardé la même mélancolie-carotte, un vague à l'âme qui le faisait toujours avancer vers des nouveaux styles et de nouvelles parures. Malheureusement, The Dark sonne comme une escale déjà visitée. Première sortie de The Third Eye Foundation depuis dix ans, ce disque ne propose rien d'autre qu'un ressurgissement de vieux démons, avec les mêmes outils et les mêmes histoires qu'à l'époque. On a du mal à percevoir l'avancée ; la boucle est bouclée, certes, mais est-ce vraiment une bonne chose ?
19 The National – High Violet
Grand groupe moderne, The National ? J'ai voulu le croire. Après être globalement passé à côté de leurs premiers albums et en particulier du très acclamé Alligator, The Boxer m'avait en 2007 beaucoup excité. Ce que je percevais de la mélancolie de Matt Berlinger était enfin servie par une instrumentation un peu rêche, légèrement froide et mécanique, un quelque chose de martial – de post-punk – qui relevait la tête de son chanteur. Seulement stratégie de production plus que changement de fond, The National a repris dès le disque suivant le chemin des cordes traînantes et des rythmes poreux. En résulte un disque un brin gênant, pas forcément mal inspiré mais empreint d'un pathos massif et dérangeant. L'antithèse de Boxer en somme.
18 Actress - Splazsh
Le disque sorti cette année sur lequel je me suis cassé le plus de dents. Après chaque écoute non concluante, je reprépare le terrain pour la prochaine tentative : je me laisse infiltrer des avis les plus dithyrambiques, je flâne en fantasmant le croisement idéal entre dubstep, garage, IDM, house et techno – je me laisse en fait l'opportunité de désirer à nouveau Slazsh comme au premier jour. Mais rien à faire, aussi génial que ce disque paraisse, aussi classe soit-il, objectivement, je n'arrive pas du tout à le faire mien. Production trop poisseuse, peut-être. Ou alors s'agit-il de cette démarche trop hybride – ne pas savoir sur quel beat danser, à quel saint se vouer. C'est dommage, je sais que ce disque et moi nous nous ratons de peu, mais je crois de moins en moins en notre réunion future.
17 Far – At Night We Live
Quel triste cadeau que m'a offert Jonah Matranga. Moi qui, contre vents et marrées, crie à qui veut l'entendre que je me suis un jour senti emo et que ce n'est pas tout à fait une honte. Moi qui cherche à trouver de bons arguments pour faire valoir ma position – il y avait Cursive l'an dernier –, la sortie d'un nouvel album de Far, douze ans après Water & Solutions, était une aubaine. Partie prenante de cette belle vague emo faisant le lien entre culture hardcore et naïveté college rock (avec entre autres Samiam, Texas Is The Reason, At the Drive-In et pourquoi pas Weezer), Far était intouchable... Jusqu'à ce At Night We Live, odieuse suite de mauvaises chansons rock qu'auraient même reniées les Chemical Romance. Tout est dit, album à oublier pour ne pas souiller un peu plus un genre qui n'en avait décidément pas besoin.
16 Kayo Dot - Coyote
Pas grand monde n'a écouté Kayo Dot dans sa vie, la présence de ce groupe dans cette liste n'émouvra que peu de lecteurs. Pourtant, quelle tristesse, que de passer en quelques années du groupe d'avant-garde le plus excitant de sa génération à ce qu'il est devenu aujourd'hui, à savoir un groupe inintéressant et abscons. Flashback sur deux albums sortis respectivement en 2003 et 2006, Choirs of the Eye et Dowsing Anemone With Copper Tongue, deux immenses disques théoriques croisant metal extrème, musique contemporaine et jazz-rock Wyattien, deux Everest aussi osés formellement que doux et tendres dans leurs développements. Puis après plus rien, un Blue Lambency Downward très décevant en 2008 et ce Coyote, imbitable, monolithique et informe. Kayo Dot était un groupe de voyage, c'est aujourd'hui un groupe statique et claustrophile. À ne conseiller à personne, même aux plus curieux.
15 Gold Panda – Lucky Shiner
J'ai toujours aimé cette théorie selon laquelle on possèderait tous un double quelque part. Ce serait mieux encore s'il pouvait s'agir d'un double maléfique, comme le sont Lucky Shiner et There Is Love in You de Four Tet. Des jumeaux discordants. Ils ont deux projets artistiques strictement identiques : faire télescoper en un même espace folk, IDM et house music. Mais quand l'un brille par sa justesse et sa modernité, l'autre s'écroule dans la sensiblerie mal placée et la nostalgie terroriste. Avec des samples très basiques et limites exhibitionnistes, des basses aussi ostensibles que les violons d'un tire-larmes sur la faim dans le monde, Gold Panda va très loin dans l'indécence romantique. Quand il pense IDM, il fait du Apparat première période, quand il veut faire danser, il recopie Gui Boratto en pire. Bref, ça pleure à tous les étages, ça se donne un petit côté bio, c'est évidemment très joli, tellement que ça en devient vomitif.
14 Daft Punk – Tron Legacy
Que peut-on dire, au fond, de cette BO kilométrique comme on en trouve des centaines chaque année ? Au suivant.
13 Flying Lotus - Cosmogramma
En valeur absolue, Cosmogramma reste de toute évidence un disque de qualité. Et c'est bien parce que j'ai une très haute estime de Flying Lotus que je ne peux me contenter de hocher poliment la tête. Où est ainsi passée la subtile cohérence de Los Angeles ? Le fond de hip-hop mutant qui restait le fil rouge de sa discographie ? En allant chercher plus loin, en s'éloigner un peu plus de ses bases, Steven Ellison a pris le risque de se perdre... ce qui s'est en partie passé. Fait de saynètes plus ou moins bien agencées, Cosmogramma peine à trouver un axe fort. Inquiétantes, en effet, ces digressions à la Squarepusher pas très maîtrisées, ces tentatives de future jazz moyennement executées ; pas forcément très justifiées, surtout, quand on constate que lorsqu'il est plus ramassé sur son propos, moins dispersé, Flying Lotus reste toujours le producteur le plus fascinant que l'abstract hip-hop ait enfanté depuis dix ans. Attendons la suite et espérons qu'il ne s'agisse que d'un léger renflement temporaire – pas d'une tumeur irréversible.
12 Demdike Stare – Voices of Dust
Peut-être n'est-ce pas si inédit, mais il est vrai que l'imagerie véhiculée par Demdike Stare est bien rare dans les musiques électroniques. Ce côté sorcier, un peu satanique, cette noirceur qui ne suffit pas à elle-même et renvoie à une vraie culture sombre... je comprends que ce soit attirant. Seulement cela n'a en soi rien de très original, il s'agit surtout d'une mise en contexte nouvelle. Car cet ambient démoniaque, on le trouvera en plus appuyé, plus composé et plus authentique dans des dizaines de purs labels dark-ambient comme les inévitables Cold Meat Industry. Pour l'ornement plus spécialement électronique, Demdike Stare travaille aussi quelques plages plus dub-techno et dubstep, mais là encore je peine à y voir autre chose que du sous Shackleton et du sous Echospace. Du coup, l'ennui est terrible et les éloges paraissent incompréhensibles. À part si l'on prend en compte que Demdike Stare est hébergé par la sublime structure Modern Love (Andy Stott, Claro Intelecto, Move D)...
11 Caribou - Swim
Quel paradoxe, Caribou enfin au niveau de reconnaissance que je désirais, pour son seul album que je n'aime pas ! Comme je regrette la pop douçâtre d'Andorra, comme je regrette aussi les longs épanchements psychédéliques de Manitoba, parfois très ennuyeux, mais au moins fidèles à une certaine esthétique enfumée qui m'était chère. Cette identité que Daniel Victor Snaith a porté toutes ces années, Swim l'écorche pour la première fois. Je ne suis pas fondamentalement opposé au changement, sur "Sun" et "Hannibal" cela fonctionne très bien, mais le reste de l'album est au mieux bien troussé, au pire soporifique, avec cette fois l'agacement de retrouver des synthés vulgaires ("Kaili") et des tentative de transe interdites ailleurs que chez les Chemical Brothers. Un disque qui m'est désagréable, donc, vraiment rugueux à l'oreille, et qui en cherchant à gagner de l'énergie perd beaucoup en grâce.
10 Zola Jesus – Striduluum II
Après l'intérêt très vif que j'avais eu pour ses split ep expérimentaux avec LA Vampires et Burial Hex, le premier album de Zola Jesus m'a consterné. Dénué de toute distance, de toute ironie et toute modestie, Striduluum II se veut déjà un disque phare de la musique ethereal – Liz Frazer, Jarboe, Siouxsie et Zola Jesus dès à présent dans le même sac. Étonnant, donc, comme un disque si minimaliste peut dégager autant de prétention et de confiance en soi mal placée. Or ce disque est fade, jeune, pas enchanté pour un sous. Et c'est paradoxalement quand il sonne le plus pop que Striduluum II s'en sort le mieux. Pop, oui, pas autre chose. Alors on bascule du côté d'une Bat For Lashes sans légèreté. Mais, entre nous, c'est déjà mieux que lorsque Nika Roza Danilova s'imagine nouvelle prêtresse darkwave.
9 Sleigh Bells - Treats
Quel programme, Sleigh Bells, quel mixage de taré. Pas de doute, il y avait là de quoi faire mon été, de quoi euphoriser toutes mes soirées alcoolisées. Eh finalement non, à bien y chercher, je n'arrive pas à trouver une seule bonne chanson à ce Treats. Un vrai disque-formule en somme ; car avec ses décharges indus surpuissantes, ses riffs heavy méga-cheap, un ancrage hip hop – r'n'b très rigolo et des vocaux de cheerleaders, la formule était pour le moins explosive, mais elle manque à s'incarner dans des titres vraiment fédérateurs et singuliers. Dommage : du disque irrésistible qu'il aurait pu être, Treats en devient pour moi une machine surgonflée et pas très digeste.
8 Kanye West - My Beautiful Dark Twisted Fantasy
Le plus difficile avec Kanye West est d'arriver à tenir une position intermédiaire, non hystérisée, ni dans l'adulation totale, ni dans le reniement brut. Je sais bien qu'on ne pourra équilibrer aucune balance, mais je tiens bon par éthique personnelle. Je ne comprends pas bien comment après l'odieuse chasse aux sorcières de 808s and Heartbreak, My Beautiful Dark Twisted Fantasy peut connaitre un tel engouement. Kanye West n'a pourtant pas progressé, il n'apporte rien de neuf, il délaisse juste l'expérimentation pleine, le coup de poing au public pour retourner dans une musique offerte, une musique de rassemblement. Disque de synthèse oui, mais aussi disque prescrit : il était prévu à l'avance qu'il serait un chef d'œuvre, il a été construit pour le devenir. Même s'il reste exubérant dans ses structures, gentiment taré dans ses arrangements, My Beautiful Dark Twisted Fantasy est trop pensé, trop programmatique pour m'attendrir comme ses prédécesseurs. Et un Kanye West sans cette fragilité interne, ça devient plus difficile de l'aimer.
7 Salem – King Night
Witch house sucks. Apologie d'un je-m'en-foutisme élevé en concept marketing, cette mouvance m'énerve par sa débauche de forme et son vide artistique. Faire travailler ensemble culture dark et hip-hop contemporain, très bien, j'approuve, mais pas comme ça, pas dans cette décontraction gouailleuse dont la plupart des groupes témoigne. Salem, c'est la grosse entreprise du mouvement, la première entité à se démarquer médiatiquement des autres. Donc ça sonne plus produit, plus pro. Mais au fond, c'est toujours le néant. Je ne sais pas si ce sont ces lignes de flow sous valium ou ces réminiscence shoegaze clownesques qui sont le plus consternantes, mais rien ne sauve King Night du M83 version Contes de la Crypte. Heureusement que des mecs comme oOoOO arrive un peu à crédibiliser cette scène...
6 Arcade Fire – The Suburbs
Les dés étaient jetés à l'avance : on retrouverait le nouveau disque d'Arcade Fire dans la plupart des tops de fin d'année. Seulement une chose a changé depuis le « « chef d'œuvre total » » qu'était Funeral et le « « déjà disque de la maturité » » Neon Bible, avec The Suburbs il a fallu un peu plus s'expliquer et construire une défense. Finie l'impunité, Arcade Fire reste sur son trône mais a du batailler. Ce « il est super parce que » n'est rien d'autre qu'un aveu, aveu que même pour l'habitué, voire le fan, ce disque est un peu embarrassant. On ne retrouve plus en effet cet équilibre mainstreamo-indépendant qui a fait le succès des deux précédents, cette espèce de perfection de genre qui empêchait les détracteurs de sonner crédibles. Au contraire, The Suburbs est un disque rempli de failles, un disque jeté plus qu'accouché, brouillon mal ficelé où s'additionnent les instantanés adolescents les plus régressifs. On trouvera pour être gentils deux ou trois zests de tubes auxquels les plus acharnés s'accrocheront, mais pour le reste, The Suburbs est une purge en panoramique – aussi large que grossière.
5 Booba - Lunatic
Passons sur le le fond, sur le fond des textes de Booba. Je les déteste et je hais Booba pour des raisons politiques. Mais ce qui m'importe, là, c'est surtout que son album est dégueulasse, je veux dire, à l'oreille. Les instrus ne sont pour Booba qu'un décor, qu'un ring sur lequel décharger son flow masturbatoire. Rien qui décentre de l'égo-trip du MC, rien vienne faire contre-point et encore moins concurrence à l'omniprésence du rappeur. Dans de telles circonstances, dans un tel mépris de son outil, comment peut-on sérieusement défendre Booba ? Fais des stand-up, mec.
4 Pantha du Prince – Black Noise
Le nouvel album de Pantha du Prince aura fait plus que me laisser de marbre, il aura sonné mon divorce d'avec toute une branche des musiques électroniques, cette scène issue de la house et dont l'ambition formelle est contre-nature – ambition de nuancer ses albums comme des grands peintres romantiques. Je mets John Roberts et son très réputé Glass Eights dans la même démarche. Ambition contre-nature, pourquoi ? Parce qu'en composant leurs morceaux à la loupe, dans un soucis excessif du détail et de la classe à haute précision, ceux-ci perdent toute vision d'ensemble. Pour le dire de manière abrupte, Black Noise m'emmerde et m'emmerdera toujours car c'est un disque sans cadence et sans atmosphère. À trop vouloir s'émanciper de son giron d'origine, Pantha du Prince s'est simplement geekiser. Personne n'est plus chiant que lui en live, depuis toujours, et dorénavant sa musique elle-même est contaminée par ce manque de feu. Fourmillement permanent sans objectif, Black Noise est non-sens house absolu. Et même si l'on veut le considérer comme un simple disque electronica, il ne tient pas le la concurrence face à ses nouveaux acolytes.
3 Sufjan Stevens – The Age of Adz
The Age of Adz a ses défenseurs et je peux le comprendre. Je n'aime pas Sufjan Stevens, son œuvre, son personnage ; en revanche impossible de ne pas reconnaître la singularité du bonhomme et son étonnant son jeu de boulémie-anorexie artistique. En ce sens-là, The Age of Adz est un accomplissement fou, un geste dégénéré. Par contre, prière de ne pas raconter n'importe quoi. Prière de ne pas soutenir avec aplomb la « modernité électronique » de cet album et l'originalité de sa construction. Que The Age of Adz soit barré, c'est un fait, mais de quelle manière ? En trifouillant son folk grandiloquent dans des structures electronica et drill'n'bass des années 97-98 – pour la nouveauté on repassera. Ce disque aurait pu sortir il y a dix ans et encore les boîtes à rythmes auraient déjà sonné cheap. Quant à l'emphase symphonique des arrangements ? Je n'ai pas entendu grand chose de plus disgracieux cette année. Encore une fois, j'aime le geste, mais aucun cahier des charges de 2010 n'est plus naïf et excessif. À part chez le grand vainqueur de notre flop 20...
2 Trentemøller - Into the Great Wide Yonder
Trentemøller a été parrainé par Steve Bug, rendez-vous compte, il a été chaperonné par Poker Flat Recordings. Ainsi, même si l'on sentait des envies d'ailleurs dans The Last Resort, cet album de 2006 restait au contact de la deep-house et du dub-techno les plus sérieux et académiques. L'équilibre était idéal : culture plurielle et crédibilité de spécialiste. Cela a fait de The Last Resort un des plus grands succès électroniques de la décennie passée, et accessoirement l'un des jalons les plus importants de mon parcours musical. Mais l'harmonie était plus que précaire, et mon Dieu, comme elle s'est désagrégée dans Into the Great Wide Yonder, un disque infect rappelant les pires heures de la musique moderne – trip-hop, post-rock et toutes les horreurs d'il y a quelques années. Passéiste, mal foutu, et juste nul, il décroche la palme du disque le plus insignifiant de 2010.
1 These New Puritans - Hidden
Jack Barnett dans Les Inrocks : « Depuis que je suis gamin, je suis littéralement assailli, hanté même par des idées de musique, des trucs étranges qui viennent de je ne sais où. La plupart d’entre elles viennent de mes rêves, éveillés ou non. Je ne peux pas laisser mourir ces idées ». DOMMAGE POUR NOUS.
Non seulement Hidden n'est pas le plus grand album de l'année, comme l'affirme le NME, mais c'est même le pire, le disque le plus immonde et puant de 2010. Pour résumer, il s'agit d'une bande d'incompétents à l'égo démesuré qui se charge d'inventer la musique du troisième millénaire. Ils veulent faire de la pop, parce qu'il n'y a pour eux que ça qui vaille le coup d'être fait, mais avec d'un côté un orchestre symphonique et des noms rutilants envoyés en pâture (Steve Reich, Benjamin Britten), de l'autre une vraie culture MTV du r'n'b Timbalandien. Bon, et puis ha ha – j'écoute le disque en ce moment même –, on peut dire que c'est n'importe quoi. Qu'il n'y a rien de moins musical et qu'on ne peut même pas dire que ce soit expérimental. C'est simplement délirant et enfantin. Rythmiquement, des enfants de 8 ans font mieux. Les arrangements symphoniques sont en mode aléatoire. Pas une vraie idée de composition, pas une seule bonne intuition. C'est navrant du début à la fin. Alors on peut soit se lamenter en voyant le succès terrible de ce disque, soit juste rigoler en écoutant cette folie nanardesque. J'ai choisi la seconde solution. Et pour les vrais disques expérimentaux, on se donne rendez-vous pour notre top 50 albums, qui va arriver très prochainement.
Notre flop de l'année en écoute sur Deezer.