Dans la continuité du succès de la Conférence de Nagoya, l’Assemblée générale des Nations-Unies a donné, mardi 21 décembre, un feu vert à la poursuite du processus de création de l’IPBES (Intergovernmental Science-Policy Platform On Biodiversity and Ecosystem Services) , plateforme intergouvernementale scientifique et politique dédiée à l’amélioration des connaissances sur la biodiversité et les services écosystémiques.
- Une plateforme d’échanges internationale
« A l’image du Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat (GIEC), cette plateforme, particulièrement défendue par la France, sera une véritable interface mondiale entre la science et les décideurs. On ne pouvait imaginer plus belle conclusion à l’année de la biodiversité que la création de l’IPBES par l’ONU. Cette résolution constitue le point de départ pour favoriser une meilleure prise en compte de la protection de la biodiversité dans toutes nos politiques publiques» s’est réjouie Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l’Ecologie, du Développement durable, des Transports et du Logement.
- Un processus complexe de longue haleine
Dès 2005, lors de la conférence internationale « Biodiversité, science et gouvernance » qui s’est tenue à Paris à l’UNESCO, la France a proposé la mise en place d’un mécanisme scientifique international capable de répondre, dans le domaine de la biodiversité, aux besoins des gouvernements, sur le modèle du GIEC dans le domaine du climat.
La biodiversité et le fonctionnement des écosystèmes sont complexes et difficiles à appréhender. L’érosion des espèces animales comme végétales est souvent silencieuse, peu perceptible et ses effets à long terme, comme la diminution des stocks de poissons ou la disparition des insectes pollinisateurs, sont parfois irréversibles. Les nombreux services rendus par la biodiversité pour le bien être de l’humanité ne sont pas substituables.
La complexité des phénomènes en jeu rend cruciale l’existence d’un mécanisme international permettant à la communauté scientifique d’éclairer les décideurs politiques et le grand public sur les enjeux environnementaux, sociaux mais aussi économiques liés à la préservation de la nature.
- L’IPBES : un projet international
L’IPBES a reposé sur l’implication et le dynamisme de la communauté scientifique française et internationale, et une mobilisation interministérielle sans faille. Tout d’abord portée par l’Union Européenne, cette initiative a ensuite été longuement débattue au niveau des Nations-Unies. La résolution d’aujourd’hui de l’Assemblée générale des Nations-Unies, qui a fait l’objet de difficiles négociations à New-York, est une avancée notable en faveur de la protection de la biodiversité.
L’IPBES doit maintenant devenir rapidement opérationnelle. C’est pourquoi, l’Assemblée générale des Nations-Unies a demandé au Programme des Nations-Unies pour l’environnement d’organiser la première réunion plénière de l’IPBES dans les meilleurs délais.
- L’avis Sequovia
L’année 2010 a été l’année de la Biodiversité. A 10 jours du passage à la nouvelle année, la fixation d’une plateforme internationale arrive juste à point pour clôturer l’année 2010 sur une touche positive.