Les éditions Fissile publient Abord de la mort, précédé de Je n’y rencontrerai personne, de Zbyněk Hejda, traduit du tchèque par Erika Abrams.
Le long des sentes
Le long des sentes, frayées par les bêtes...
Du milieu des herbes un marais éclôt.
Et dans les broussailles, des plumes de petits oiseaux
vont s’amollissant. Il bruine, brume bruinante.
La nuit il a gelé. De quoi donner tôt le matin
aux mouillères givrées de l’éclat.
Silence. Si ce n’est, au village, le glas
et une plainte.
De petites morts
De petites morts
habitent la dépouille des oiseaux.
Ce sont elles qui nous battent les tempes
d’un rappel d’ailes
avant que l’eau verte
sur tout se déverse.
Un chien passe furtivement
la porte....
Sombre
Sombre, une volée d’oiseaux
se déplace lentement contre le ciel.
En bas sur le chemin
la poussière vole.
Personne pourtant
ne va nulle part.
La bande d’oiseaux aussi s’éclipse,
la respiration du paysage, coupée
dans la canicule du dimanche matin.
Au village tout dort.
Au bord des chemins,
des chiens.
Zbyněk Hejda, Abord de la mort, précédé de Je n’y rencontrerai personne, traduit du tchèque par Erika Abrams 44, 50, 59
Zbyněk Hejda dans Poezibao
bio-bibliographie, extrait 1, Valse mélancolique
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