Coupe de champagne, paillettes, plumes et bonne humeur... Rien de bien révolutionnaire pour cette édition dans le paysage culturel bordelais. Un petit tour d’horizon s’impose néanmoins.
Drôle de façon de célébrer les fêtes au Pont Tournant ! Jugez plutôt du titre du spectacle de fin d’année «C’est Noël, tant pis, grand-mère est sous la table». Cette pièce de Pierre Notte offre une plongée dans un clan, petit groupe familial déjà explosé. La mère doit manger, grossir, gonfler pour trouver sa place. Le père, plus sec, prend sur lui, lâche. Le fils Nathan s’arrange avec sa conscience alors que l’autre, Tonio, pâle, malingre, supporte sa femme Geneviève qui vomit trop facilement et revêt sans savoir pourquoi les vêtements de sa grand-mère. Ils sont cinq, fatigués par les rites sociaux de la famille traditionnelle, rites qu’ils observent scrupuleusement, de Noël à la galette des rois, de la réunion en chansons au sexe conjugal. Mais lors de ce Noël-ci, la grand-mère disparaît. Le théâtre de Pierre Notte jouit d’une écriture où poésie, folie et lyrisme se télescopent. Sa plume dissèque les structures sociales. L’auteur a reçu le Molière du théâtre privé en 2006 pour « Moi aussi, je suis Catherine Deneuve ».