D'abord, je suis agacé quand on vient dire au public, en début de spectacle : Faites du bruit pour... Tapez des pieds, tapez dans les mains, tapez sur vos voisins... Je n'ai plus l'âge des centres de loisirs et je ne fréquente pas les plateaux de télévision manipulés par les chauffeurs de salles. Ni les championnats de slam... C'est dit.
Oui, j’ai ri parfois, mais plus pour le jeu que pour le texte qui reste composé sans grande originalité malgré l’affirmation grandiloquente de vouloir violer la poésie. Car, pour ce faire, il faudrait qu'elle soit présente, or, la poésie, je ne l'ai pas trouvée ici, il n'y a que la forme contrainte de rimes et de jeux d’allitérations et de répétitions. Je ne suis pas hostile à cette forme vieille de quelques centaines d’années que les médias permettent aujourd’hui de colporter à travers les villes. Mais il faut encore que le propos soit poétique. Ici, c’est une façon de parodier la mode, de jouer avec l’air du temps, de ne pas se prendre au sérieux. Du moins c’est comme ça que je les ai reçus, ces trois jeunes hommes, moustachus, désolés de ne pouvoir accueillir dans leur spectacle Georges Brassens parce qu’ils viennent d’apprendre qu’il est mort. Jouer de la rime, manier la langue française et l’humour, soit, mais il traîne dans ce spectacle pourtant tonique un peu trop des poncifs du moment. Une heure, ça va, c'est amusant. Plus, ce serait sans doute ennuyeux.
Ce spectacle était présenté au Théâtre du Rond-Point, à Paris.