Dent pour dent

Publié le 21 décembre 2010 par Réverbères
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Cette denture est loin d’être parfaite et ne rivalise en rien avec celle des stars. Pourtant, c’est la mienne… et j’en suis fier ! C’est même la première fois de ma vie que j’ose la montrer !
La nature ne m’a pas gâté à ce niveau-là : dents de travers, écornées, grises… sans compter les nombreuses caries qu’elles ont connues. Quand j’étais jeune, l’orthodontie n’était pas encore généralisée et n’avait pas les mêmes performances qu’aujourd’hui. De plus, la dentiste familiale osa déclarer à ma maman « On ne va quand même pas mettre un appareil à un si mignon petit garçon » ! Je lui en ai voulu durant les longues années pendant lesquelles j’ai appris à sourire sans qu’on voie mes dents !
Puis voilà, de problème en problème, de soin en soin, j’en suis arrivé à cette denture. Elle n’est pas tout à fait « vraie », mais pas tout à fait fausse non plus. Elle est en tout cas présentable, et cela, pour moi, relève du miracle !
Qu’importe cependant mes dents ! L’importance sociale de la beauté de la denture est plus interpellant. Il suffit d’observer, par exemple, les participants à une émission comme Koh Lanta. Ce sont des êtres théoriquement comme vous et moi, mais ils ont la plupart du temps une denture resplendissante qui le reste d’ailleurs pendant 40 jours alors même qu’ils sont censés ne pas disposer de brosse à dents ni de dentifrice ! À coup sûr, la qualité de la denture fait partie des critères de sélection de ces aventuriers télévisuels.
Pour être quelqu’un de bien, aujourd’hui, il faut avoir une denture irréprochable. Ce n’est une question ni d’hygiène ni de santé. C’est juste une question d’apparence. Il y a bien sûr d’autres éléments – tout aussi superficiels – qui font qu’on est jugé a priori positivement fréquentable ou non. Tant qu’on s’arrête à ces éléments d’apparence, n’est-on cependant pas en pleine vacuité ?
Sans doute. N’empêche, ça me fait bien plaisir d’avoir aujourd’hui une gueule un peu plus présentable !