Rocard : « Michel, faut rentrer là… il se fait tard ».

 Hier, un peu par hasard, je suis tombé sur la tribune de Michel Rocard dans Libération…   D’emblée je dois souligner que je partage 75% de son propos...où  il garde une certaine lucidité sur l’état de marasme dans lequel semble se complaire le Parti Socialiste…   Comme lui, je pense que le PS n’en peut plus de ces synthèses vaines et malsaines dont le but est de mettre sous le boisseau tout débat de fond… en parlé Rocardien on appelle ça une «contrainte autoparalysante»… j’avoue j’ai toujours eu un faible pour ce que certains appellent du verbiage incompréhensible... Pour ma part, et même si vous vous en foutez, j’apporte une nuance, cela ne date pas du congrès du Mans mais bien avant et si Hollande en est le premier responsable, il n’est pas le seul… la majorité des  éléphants ont aussi leur croix à porter dans ce domaine.   Je suis toujours d’accord quand il évoque « une majorité latente qui veut réformer pas à pas, en n’annonçant que ce qu’on peut faire, était également repérable à l’université d’été de La Rochelle »… à la différence notable, c’est que pour moi… elle ne s’identifie certainement pas dans une alliance de circonstances entre fabiusiens, Strausskhaniens et aubrystes avec en renfort les soutiens potentiels des Mélenchon et Lienemann. Pour moi, c’est justement perpétuer cet éternel non choix et continuer à faire perdurer ce parti de notables comme il le qualifier dans son livre «Si la gauche savait ».   Voilà mes points de convergence avec Michel Rocard, maintenant, si il y a bien un sujet qui me fait sourire dans son papier c’est bien ses conseils en tactique et en stratégie… venant de sa part, ça ne manque pas de sel car, et cela n’est pas lui faire injure, c’est bien deux choses dont a toujours été dépourvue la pensée rocardienne… et de rappeler, non sans une certaine peine, la fabuleuse épopée des européennes de 93 alors qu’il était le candidat naturel du PS…  je crois que dans ce domaine… si il y a bien une chose à faire, c’est l’inverse de ce qu’il préconise et donc de désigner rapidement notre candidat pour 2012 et charge au parti de le protéger jusqu’à son entrée en campagne.   Enfin, et c’est là ma ligne de rupture avec Rocard c’est son attaque en règle de Ségolène Royal… quand je lis sous sa plume « Ségolène Royal… …  n’a à l’évidence pas les capacités nécessaires aux responsabilités qu’elle postule. Elle représente une certitude de défaite, au prix en plus d’une très grave crise dans le Parti ». Rien que ça… je me dis qu’il déraille, et je pèse mes mots, et ce alors que lui-même a été l’objet des pires lazzis de la part des mêmes, pour certains, qu’il défend aujourd’hui… les bras m’en tombent. Michel, quoique tu puisses en penser, Royal représente quelque chose pour beaucoup de citoyens de gauche. Moi-même, si ces derniers mois, j’ai avoué un certain scepticisme à son égard ; ces dernières semaines montrent qu’elle est bien la seule à être en capacité de s’opposer frontalement à Nicolas Sarkozy.   A propos de ce dernier, tu conviendras avec moi qu’on est en droit de s’interroger, au-delà de sa politique, sur ses qualités de président et je ne vois pas en quoi Royal pourrait être plus incompétente à ce poste…     Dernière élément… si ce candidat ne peut être Ségolène Royal… qui d’autre au Parti Socialiste ?   Voilà, Michel, mon petit droit de réponse à ta tribune… aussi, il se fait tard, et il convient de rentrer, le temps se couvre.    (Comme autre réponse celle de Vincent Peillon).   Sur le même sujet, je vous invite à lire l'article "Rocard et le socialisme théorique" de Pire Racaille. 
PS : je ne brûlerais pas pour autant ses livres (ben oui, j’en ai quelque uns), c’est l’un des rares qui a toujours privilégier le débat et les idées à la cuisine interne… et je l’en remercie.