L’état de NY poursuit la firme de Ernst & Young, vérificateurs de la banque américaine Lehman Brothers qui a fait faillite il y a 2 ans. EY était les vérificateurs depuis 2001. L’état de NY réclame les 150 millions d’honoraires de vérification versés et autres dommages. La firme aurait aidé la banque à falsifier les états financiers en enlevant des dettes de plusieurs milliards de dollars et ainsi, créé une impression de meilleure performance en termes de liquidité. Cette technique porte le nom de REPO 105 ( technique que j’avais déjà expliqué dans un blogue antérieur à l’adresse : http://helenebouchard.ca/2010/03/irregularites-chez-lehman-brtothers/). Déjà en 2009 , plusieurs journalistes avaient questionnés la position et l’implication de EY dans le dossier de la banque. LB avait pour plus de 600 milliard de dettes.
Le repo 105 est une transaction d’emprunt de liquidités camouflée en transaction de vente de placements. Des placements prêtés/vendus quelques jours avant la date de fermeture des états financiers sont rachetés quelques jours après. Il y a donc amélioration des ratios financiers car les liquidités augmentent ainsi que les ventes de placements au lieu d’avoir une augmentation des emprunts. Celui qui prête pour quelques jours a une commission de 5% car lesdits placements sont rachetés à 105% de leur valeur initiale. Cette transaction suit les normes comptables et est légale en Angleterre, c’est la raison de l’utilisation d’une filiale anglaise pour faire cette transaction.
Source: New York Times
aussi France 24
Selon Le procureur A. Cuomo , cité dans le NYT:
“This practice was a house-of-cards business model designed to hide billions in liabilities in the years before Lehman collapsed,” Andrew M. Cuomo, the New York attorney general, said. “Just as troubling, a global accounting firm, tasked with auditing Lehman’s financial statements, helped hide this crucial information from the investing public. Our lawsuit seeks to recover the fees collected by Ernst & Young while it was supposed to be using accountable, honest measures to protect the public.”
Le site du NYT montre le texte de la poursuite.
Un litige à suivre.
Lire aussi l’article de F. McKenna dans Forbes. Cette dernière explique la position qu’a tenu la firme comptable lors de l’enquête. McKenna mentionne que lors de la faillite de LB, les vérificateurs avaient beaucoup de réponses du genre: “je ne me rappelle pas”…”ca ne fait pas partie de notre mandat”. Elle espère aussi qu’une entente financière ne sera pas entérinée trop tôt et ainsi, permettre de faire la lumière sur le rôle des auditeurs durant la crise.