La victoire de Loukachenko au premier tour des élections présidentielles de Biélorussie dimanche dernier, prévisible, laisse apparaître une période nouvelle pour l’autonomie de la politique extérieure de ce pays enclavé.
Alexandre Loukachenko remporta, dimanche 19 décembre, le premier tour des élections présidentielles biélorusses à la majorité absolue puisqu’il recueillit, au résultat provisoire, un peu moins de 80% des suffrages. Il sera donc reconduit au poste de président de la république pour la troisième fois de sa carrière. Sa victoire écrasante est dûe principalement à la discipline de son électorat mais aussi et surtout à la stratégie inexistante de ses opposants en vue de détrôner l’actuel président.
Le déroulement de la campagne de Loukachenko mais aussi l’issue des élections laissent entrevoir une direction nouvelle donnée à la politique extérieure autrefois guidée voire ordonnée par le voisin russe. En effet le président prit ses distances avec le Kremlin afin de défendre la souveraineté nationale, valeur à laquelle se sont fortement attachés les biélorusses depuis l’indépendance. Il réussit ainsi à réunir une majorité de citoyens autour de lui et prouva, par la même occasion, qu’il pouvait être indépendant vis-à-vis de Moscou et un partenaire fiable pour l’Union Européenne par exemple, avec qui il opéra un rapprochement stratégique.
Les changements politiques et économiques sont donc de mise dans cette ancienne république soviétique : l’objectif est celui de la démocratie et la répartition socialiste est peu à peu laissée à l’abandon au profit de l’économie de marché. La Biélorussie, par son gain d’autonomie politique vis-à-vis de Moscou, peut alors revendiquer une position d’intermédiaire aux conflits potentiels et futurs entre la Russie et l’Union Européenne.
M.F.