La phrase de Brice Hortefeux sur la disproportion de la peine infligée aux policiers pour le moins coupables aurait parfaitement convenu à la condamnation du cinéaste iranien Jafar Panahi. Au pays des mollahs, le septième art n'a pas bonne presse. Ce cinéaste âgé de 50 ans et vrai héros de la résistance, s'est vu infliger par un tribunal iranien, d'une peine de six ans de prison pour activités et propagande contre le pouvoir et vingt ans de silence avec interdiction de réaliser des films, d'accorder des entretiens, d'écrire des scénarios et de sortir du pays. Son assistant Mohammad Rasulov, cinéaste iranien a également, écopé d'une peine de six ans de prison.
En mars dernier, le cinéaste du Ballon blanc (Caméra d'or à Cannes) et du plaidoyer féministe Le Cercle (Lion d'or à Venise) interdit en son pays, célébré et multiprimé pour tous ses films, avait été arrêté à son domicile de Téhéran par des Gardiens de la révolution. On lui reprochait d'avoir tourné en juillet 2009 sous le manteau, des images des manifestations et de la cérémonie ayant commémoré la mort de Neda Agha-Solam, victime des répressions policières après la réélection contestée du président Ahmadinejad. au Festival de Cannes. Son procès s'est déroulé en octobre dernier, Panahi s'est défendu contre une accusation d'incitation à la révolte et précisant que son travail n'avait pour but que de faire connaître la situation de l'Iran actuel.
La communauté des cinéastes se mobilise. Le philosophe Bernard-Henri Lévy accuse l'Iran d'avoir déclaré la guerre à ses artistes et à la société civile tout entière. Frédéric Mitterrand dénonce une atteinte inacceptable à la liberté de pensée et de création artistique, en réclamant pour Panahi une totale liberté. Intellectuels et artistes se mobilisent, mais le cinéaste a repris pour deux semaines le chemin de la prison, avant de pouvoir faire appel de cette condamnation inique.
A suivre...
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble