Inclassable.
C'est ce qui m'est venu à l'esprit la première fois que j'ai entendu l'album de Carmen Maria Vega. Dotée d'une souplesse de registre incroyable la belle chante à la première personne des histoires banales -ou pas- mais toujours touchantes.
Attention, ce n'est pas franchement son ressenti ni son propre chemin que raconte Carmen. Pour l'introspection, on repassera... D'ailleurs la belle ne s'en cache pas, ce n'est pas elle qui écrit ses textes. Elle s'amuse à incarner des portraits riches et extraordinairement variés que d'autres ont dessiné pour elle.
Les portraits de femmes éprises sont récurrents mais très variés : Capable d'incarner le temps d'un morceau une amoureuse un peu perdue (En attendant), elle prend un peu plus loin le prétexte de dresser le portrait incisif d'un homme détestable derrière lequel c'est finalement celui d'une femme déçue par ses histoires ratées qui s'impose (le fourbe), livre la confession d'une femme qui s'en veut d'avoir fait souffrir un amoureux (Dessous les toits) ou peint la solitude de celle qui souffre de ne pas oser s'affirmer. La belle se révèle aussi très habile quand il s'agit de croquer l'air du temps et les travers de ses contemporains : l'abus de Prozac (les antidépresseurs) le carriérisme (hiérarchie), la révolte facile (bozotomie), l'alcoolisme (du jaune)... Elle s'y plie toujours avec subtilité et souvent beaucoup d'humour.
Ma préférée, parce que sa puissance d'évocation est énorme, est Mia et sa chronique d'un quotidien un peu tragique. Les bruits d'ambiance et le texte font surgir les images si bien que les scènes évoquées défilent devant les yeux de celui qui l'écoute. Morale de cette tranche de vie : Dans les histoires d'amour, il faut toujours se méfier des outsiders.
Le ton est varié, de la confidence murmurée à la verve piquée d'accents urbains, tout comme les mélodies qui passent d'une mélancolie calme à un tempo bourré de peps : une chose est sûre, aucun risque de s'ennuyer avec cet album là.
Le premier album de Carmen Maria Vega est déjà disponible.
Ruez vous dessus avant Noël : Il est (heureusement) encore temps de faire des heureux avec ce petit bijou...
Il y a de la vie dans cet album avec tout ce que ça implique de relief dans les émotions, de ruptures de rythme et de changements d'humeur. Carmen Maria Vega est une artiste atypique qui aurait facilement pu jouer de son charme pour interpréter des chansons déjà entendues partout mais qui a fait le choix d'incarner une femme pétillante et poignante tour à tour sensible (Dessous les toits, Le fourbe), tragique (Du jaune, Mia) ou hystérique (La menteuse, Avec mon poto, Bozotomie). Sincère (Finir mon verre) ou complètement mytho (La menteuse). Un peu comme nous toutes au fond.
Carmen Maria Vega est une artiste mutifacette : Capable de faire rire (la menteuse, avec mon poto) ou pleurer (du jaune, dessous les toits), on ne peut que saluer l'incroyable performance de l'artiste ou plutôt des artistes car Carmen Maria Vega c'est en fait quatre talents réunis sous un même patronyme : Max Lavegie ( guitare, composition et écriture), Alain Arnaudet (contrebasse) ,Toma Milteau (batterie) et Carmen bien sûr, à l'interprétation.
J'avoue que j'ai vraiment hâte d'assister à une de ses scènes : Au vu de son clip et des quelques vidéos disponibles sur le net, ça doit être quelquechose...
Carmen Maria Vega - La Menteuse - Official Music Video from FINK on Vimeo.
Le premier clip de Carmen Maria Vega : hilarant!