Bon, ok, nous pouvons nous l'avouer : Sarkozy n'a pas (encore) cédé sur les retraites. Et il tente de nous faire passer sa réforme avec force. Et nous n'y échapperons pas pour l'instant.
Certes, le mouvement était puissant mais porter par les syndicats et les militants plus que par la masse des travailleurs. Certes il a duré mais dans une cacophonie parfois mortelle, un désordre trop limité et une initiative locale trop faible. Certes, nous aurions peut être aimé entendre les centrales appeler à la grève générale (pas FO, qui eux l'ont fait en envoyant peu de monde dans les rues dans leurs rangs, paradoxe), mais ne nous leurrons pas non plus : nous n'étions pas à la veille de celle ci, et pour cause (voir qui tirait le mouvement, ci dessus).
Mais ne nous laissons pas non plus berner : le mouvement a été sans précédent pour ce qui est de la diversité des intervenants, et ce depuis bien longtemps. Nous sortons de quarante ans de "dérive sociale" et de bris du mouvement ouvrier pour revenir à des unités que nous n'avions pas revu depuis des lustres ! De l'étudiant au professeur, en passant par l'ouvrier du coin et le fonctionnaire, tous partageaient le même combat. Tous savaient que le problème de base est la répartition des richesses. C'est cela que nous avons gagné. Non pas une "victoire de l'opinion" mais un réveil de celle ci.
Alors, nous pouvons commencer à expérer voir grossir les choses, les luttes, les blocages dans l'avenir. Pour cela, nous allons devoir construire tous ensemble des ponts, des liens, des bases communes pour commencer le travail, et l'amplifier. Un nouveau front populaire ? Cela pourrait bien y ressembler !
Informons, diffusons, tractons, parlons, débattons, agissons, sans fin !
Parce que bon, attendre 2012 serait une sacrée connerie. Sauf miracle (et comme dieu n'existe pas...), c'est la gauche dite de gouvernement ou la droite dite de même qui vont gagner ces élections. Alors, vous croyez vraiment qu'ils iront dans le sens des travailleurs de ce pays ? Dans le sens de ceux qui souffrent ? Ce serait une belle illusion de penser cela !
Oui, comme avec les élus du "Front Populaire" de 36, nous devront être, nous la base, en ordre de marche et de lutte pour imposer les changements ! Les congés payés et autres avancées n'étaient pas dans le programme du Front Populaire. C'est bien une grève dure, générale, forte, préparée depuis des mois qui a obligé le patronat et les politiques à lâcher cela !
C'est vers cela que nous devons aller : quelque soit le candidat qui sera vainqueur en 2012, nous devrons lui imposer ce que nous revendiquons, par la grève dure, par la lutte, par la franchise et l'espoir.
N'attendons pas tout des urnes. D'ailleurs, pour tout vous dire, je n'en attends pas grand chose. Mais soyons dès maintenant en préparation de cette énorme mouvement, pourquoi pas européen, seul capable de faire plier les oligarques !
Parce que comme le dirait un ami : "Attendre 2012 ? Mon cul !"
La victoire nous appartient si nous osons commencer à y croire !