Tony Blair signe chez JPMorgan.

Publié le 15 janvier 2008 par Bigmac
L'ancien Premier ministre britannique Tony Blair a été embauché jeudi 10 janvier comme conseiller à temps partiel par la banque américaine JPMorgan Chase.
Dans son communiqué, JPMorgan souligne que le rôle de Tony Blair sera de conseiller la Direction générale de la banque, "apportant son immense expérience internationale pour lui fournir un avis stratégique et une vision de l'intérieur sur les questions politiques mondiales et sur les tendances émergentes". Toujours selon JPMorgan, la présence de Tony Blair "apportera à nos responsables et à nos clients une vision mondiale unique et irremplaçable, particulièrement précieuse dans des temps aussi turbulents".
L'ancien leader a quant à lui souligné "cette grande occasion de pouvoir contribuer au travail de JPMorgan Chase, […] compagnie de premier ordre à la pointe de l'économie mondiale, avec une présence pratiquement dans chaque partie du monde".
Selon un cabinet de recrutement new-yorkais cité jeudi par le Financial Times, son rôle chez JPMorgan lui vaudra sans doute une rémunération de plus de un million de dollars par an.
Cet évènement soulève un certain nombre d'interrogations et de frustrations pour toute personne sensible aux thématiques de l'intelligence économique. Comment se fait-il qu'une personnalité politique européenne de premier rang aille offrir ses connaissances et ses compétences à une banque d'affaires américaine?
Il ne s'agit pas ici d'antiaméricanisme primaire mais plutôt de bon sens. Les compétences et l'expertise de Tony Blair sur les sujets internationaux ne font aucun doute et sont connues de tous, alors pourquoi laisser filer ce savoir au profit d'autrui, et donc à notre désavantage? Tony Blair n'aurait-il pas pu offrir ses services à une banque d'affaires européenne? A croire que non. Encore un exemple du brain drain exercé par les Etats-Unis.
Ceci reste néanmoins préoccupant dans le cadre de guerre économique dans lequel se trouvent les banques d'affaires. L'arrivée de Tony Blair dans les rangs américains est un facteur de plus contre les intérêts économiques européens.
Source: www.france24.com