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"C’était de la folie, et c’est ce qu’on voulait !", s’exclame Femi. Toute l’énergie débridée de la capitale nigériane irradie ainsi sur le disque, comme la colère inextinguible du chanteur, qui accuse à mots ouverts les politiciens africains, l’occident, l’establishment... Autant de boulets rouges, qui résonnent dans la puissance orchestrale, les cuivres rugissants, les claviers énervés et le groove jouissif...
Avec son gros son cradingue, volontairement non fignolé, l’album délivre par kilos ses décibels et son incandescence, sa flamme, comme sa haine viscéral du système : une matière corrosive, à lever le poing autant qu’à remuer du popotin ! Dans ses psalmodies, Africa for Africa s’impose aussi comme une prière militante, un vœu insistant pour des jours meilleurs. Avec ce dernier disque, Femi, l’éternel insoumis, marche plus que jamais dans les traces de son père : une révolte qui jamais ne s’essouffle, un rappel que le "beat" signifie à la fois pulsation et coup porté.