La légende de Héro et Léandre offre une autre variation sur ce thème de la passion malheureuse et de la mer farouche. Certes, ils n’étaient pas séquestrés dans des châteaux à ras de falaises... mais, sous surveillance et séparés par un bras de mer, les deux amants ne parvenaient à se retrouver que la nuit. De la hauteur de sa tour, la chandelle de Héro guidait alors le vaillant nageur Léandre dans les ténèbres.
Un soir de tempête, une rafale de vent jaloux mit un terme à l’idylle et souffla la bougie... Léandre ne put retrouver son chemin, emporté par les remous, les courants et le désespoir. Folle de chagrin, Héro se jeta alors du haut de la tour pour rejoindre son amant dans la mer et la mort... car comme dit ce vers du vieux Pierre de Marbeuf, « La mer et l’amour ont l’amer pour partage »...
Cette histoire se rappelle au souvenir du promeneur s’il passe à proximité de la statue de Léandre et Héro dans le parc du muséum à La Rochelle. Insensiblement, il poursuivra peut-être sa marche du côté des remparts, en passant par la rue des Fagots jusqu’aux tours. La mer tient son rôle et joue toujours les maîtresses exclusives.