Les 194 pays représentés à Cancun ont finalement approuvé – sauf la Bolivie- un accord qui prolonge les accords de Kyoto au delà de 2012 et met en place des actions concrètes pour améliorer la lutte contre le réchauffement climatique. Il reste qu’il n’y a pas de dispositions contraignantes pour obliger les Etats à suivre le processus.
Malgré l’abstention de la Bolivie, qui trouve le texte de Cancun pas assez contraignant, un accord a donc été trouvé au cours de la réunion de Cancun. Ainsi c’est la première fois que, dans un document des Nations unies, les 193 pays « reconnaissent que le changement climatique est indiscutable et qu’il est issu très probablement des activités humaines » et affirment que le réchauffement global doit être maintenu sous la barre des 2°C. Plus concrètement, le texte reconnaît que les pays industrialisés devront réduire leurs émissions de 25% à 40% d’ici 2020, ce qui impose d’amplifier les efforts en cours.
Des mécanismes pour tenter de lutter contre le réchauffement climatique ont également été lancés. Ainsi le « fond vert » (Climate Green Fund), créé l’an dernier à Copenhague, pour aider les pays émergents à s’associer au mouvement, sera confié à la banque Mondiale avec la création d’un comité de suivi. Il devrait s’élever à 100 milliards de dollars en 2020, même si aujourd’hui il reste à définir d’où proviendront les fonds. Une taxation, envisagée un temps sur le transport aérien notamment, a été repoussée.
Un mécanisme de lutte contre la déforestation tropicale, dit REDD +est également mis en place. Kyoto prévoyait déjà la possibilité pour un pays industrialisé de gagner des « crédits carbones » – des droits à polluer – en montant des projets au Sud (agrocarburants, barrages hydrauliques, plantations forestières etc.). Aujourd’hui, il ne s’agit plus seulement de comptabiliser les émissions qui n’auront plus lieu grâce à l’arrêt de déforestations mais également de compter les quantités de CO2 que les forêts sont capables de capter.
Discussions, compromis: Cancun n’est pas en soi un coup de tonnerre. Ainsi le texte sur l’agriculture a été totalement oublié, alors que ce secteur représente plus de 13% des émissions mondiales de gaz à effets de serre (2ème secteur d’émissions de GES en France). L’accord est également a minima pour ce qui concerne la survie du protocole de Kyoto. Des pays comme le Japon et la Russie ayant clairement expliqué qu’ils ne souhaitaient pas s’engager sur la suite du Protocole après 2012, le texte adopté prévoit simplement que les pays se mettent d’accord au plus tôt, avant fin 2012, sur l’avenir de cet accord. Une façon d’éviter le vide juridique. Il reste que les petits pas se poursuivent. Un prochain rendez-vous est prévu l’an prochain à Durban, en Afrique du Sud.
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