P.R a écrit dans les Poèmes en prose, intitulé "L'esprit sort". (publié dans La plupart du temps, Poésie/Gall)
Que de livres! Un temple dont les murs épais étaient bâtis en livres. Et là, dedans, où j'étais entré on ne saura comment, je ne sais pas où, j'étouffais; les plafonds étaient gris de poussière. Pas un bruit. Et toutes ces idées si grandes ne bougent plus; elles dorment, ou sont mortes. Il fait dans ce triste palais si chaud, si sombre !
De mes ongles j'ai griffé la paroi et, morceau à morceau, j'ai fait un trou dans le mur de droite. C'était une fenêtre et le soleil qui voulait m'aveugler n'a pas pu m'empêcher de regarder dehors.
C'était la rue mais le palais n'était plus là. Je connaissais déjà une autre poussière et d'autres murs qui bordaient le trottoir.
(la mise en page n'est malheureusement pas respectée, il convient donc de se référer au poème imprimé)
Ce poème me laisse tout à fait dubitative quant à une critique que je viens de lire. G.Bounoure, dans l'ouvrage Pierre Reverdy: 1889-1960 déplore la crise spirituelle de P.R comme étant un élément s'inspirant des cubistes. N'allons pas chercher jusque là, on sait que bons nombres d'écrivains de la génération de P.R se sont laissés aller aux chants de la foi et de Dieu. Pourtant, R. s'inscrit dans un autre mouvement: il est le poète de l'intériorité dévolue à passer à l'extérieur. C'est par le biais de l'écriture que notre poète s'essaie au terrible exercice de la méditation.
( work in progress)