On a prétendu sottement enlever tout caractère religieux à la littérature lorsque la société se tournait vers un nouveau Dieu: la consommation. Au tournant des années 50-60 (et Dieu sait, que certains de nos illustres maîtres sont encore baignés dans ce jus soixante-huitard !), on a regardé à rebours les œuvres antérieures pour en dégager des structures objectives. Que nenni. Nos œuvres sont bien celles qui sont loin de toute objectivité, elles sont celles qui donnent les larmes aux yeux pour une utilisation particulière de la musique, des images ou de la disposition sur la page. Un texte, est certes un ensemble de signes, qui par convention, désignent des choses, mais ils appellent aussi le coeur du lecteur. Prenons un exemple, Hölderlin me touche profondément, bien plus que la poésie lamartinienne qui, à mon sens, est trop larmoyante. Je ne peux pas l'expliquer, c'est une émotion ressentie face à des mots. Et, s' ils ne touchent pas mon voisin, tant pis. Je ne crois pas en un art universellement émotif !
Autre chose, on a souvent vu en la poésie de Reverdy une poésie hermétique (parce qu'elle est souvent aphoristique ), mais si l'on cherche dans tous les poèmes, certains le sont plus que d'autres. Je suis donc, pour une lecture pleine et entière des oeuvres avant de les condamner.
Mon avis est bien sûr subjectif !