L'homme en noir me parle; derrière les vitres brouillées, des silhouettes repassent encore et toujours. Notre entretien dure environ deux heures. Puis les Vêpres, au milieu du village sarthois. Comme si le temps s'arrêtait le temps d'une confession qui n'en est pas une.
J'écris une lettre pleine de citations, d'élans lyriques. Une lettre de reconnaissance, qui dit tout ce qui n'a pas pu être dit entre quatre murs, sur le prie-dieu.
Plus tard il répondra. Toujours à l'extrême pointe du réel, un punctum .
Depuis il s'est passé beaucoup de temps, des semaines et des semaines où l'on redécouvre le monde éclairé par le soleil de minuit. Mais il n'y a rien à dire de plus. J'attends que la vie reprenne ses droits face à mon corps déchiré. De tant d'attente.
On retombe dans ces pages écrites à la va-vite, "on ira voir", là-bas, la ville, au loin, celle d'il y a longtemps. Les souvenirs reviendront. J'en suis sûre. Amnésique des sentiments.