Deux poèmes sublimes. On reste dans la poésie marquée par la foi, cet amour.
Un poème de Marie Noël, Exercices (In Chants de la merci)
(les 2 premières strophes)
Rien n'est vrai que d'aimer. Mon âme, un vent divin
T'enleva jusqu'au faite ardent de la montagne,
Un jour. Mais, tous les jours, monte par le chemin
Raide, étroit, raboteux qui pas à pas le gagne.
Ah ! ce n'est pas un jeu pour rire que d'aimer !
D'aimer un homme ou deux, non pas tous ceux du monde
Ou davantage. -- Un rêve a tôt fait d'enfermer
Plus de nuage humain qu'il n'en vague à la ronde.
Un poème de Reverdy, Le cœur dur (in Plupart du temps)
Je n'aurais jamais voulu revoir ton triste visage
Tes joues creuses et tes cheveux au vent
Je suis parti à travers champs
Sous les bois humides
Jour et nuit
Sous le soleil et la pluie
Sous mes pieds craquaient des feuilles mortes
Parfois la lune brillait
Nous nous sommes retrouvés face à face
Nous regardant sans nous rien dire
Et je n'avais plus assez de place pour repartir
Je suis resté longtemps attaché contre un arbre
Avec ton amour terrible devant moi
Plus angoissé que dans un cauchemar