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Pluie battante devant la porte ouverte.
Qui êtes-vous qui ne voyez rien d’autre que vous-mêmes.
Qui êtes-vous et quel monde pensez-vous bâtir ?
.
Bien plus conforme serait à votre pensée
De marteler la noble devise aux frontons d’édifices publics
Et de la remplacer par un tonitruant
« Moi d’abord »
*
Monde ignoble que vous nous concoctez
En vos vies d’indifférence meublées.
.
Rien ne trouve grâce à vos yeux
Que votre propre petit univers consommable
.
Vous n’avez que violence à opposer
A ceux qui jamais ne vous ressembleront
*
Vinaigre que cette existence
Mauvais vin et pitance rance
.
Vous avez l’arrogance des puissants
Sans même en détenir la moindre clef
.
Jouets entre les mains de ceux-ci
Vous arborez jeans et tee-shirts dernier cri
Sous une cervelle vidée de toute humanité
*
Lors vous ne comprenez pas
Prenez pour injure colère justifiée
Devenez menaçants sous les cieux qui ruissellent
Il me prend parfois l’envie
De quitter ces horizons que vous polluez
D’aller chercher en quelque secret ermitage
La force d’accomplir la fin de mon parcours
.
Car il n’est rien que nous puissions partager
Rien que je puisse encore écrire pour vous atteindre
Tant votre suffisance est grande
*
J’écoute
Ebloui
Quelque musique des anges
Un doux soleil automnal
Effleure les branches nues
.
Honteux d’avoir encore prêté le flanc
A vos indignes quolibets
Ma parole se terre
Au silence de mon antre
*
Il n’est de partage possible
Qu’avec les cœurs purs
Ceux qui ont échappé
Au mazout des commodités conformistes
.
Manosque, 21 novembre 2010
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