Magazine Culture
« L’Homme est au centre de toute chose, de tout néant. A lui de croire sa présence indispensable, sa destinée immuable, ses actions salvatrices. Il est juge et partie d’un combat pour sa propre survie face à tout le reste. Il y a l’Homme et il y a tout ce reste, comme un miroir posé au centre de l’univers. L’Homme serait un univers miniature, une réplique, un reflet. Ou du moins le pense-t-il.
Tragique destinée que la mienne, réalité abstraite aux tournoiements serpentins, j’ai appris que nous sommes nos ennemis les plus féroces, nous créons les fléaux qui ébranlent nos terres, nous invoquons des divinités et pactisons sans crainte avec elle. Méprisant chimères et affres de la faiblesse, nous sommes l’unique source de notre perte.
Mais je crois en l’Homme, je crois en l’humanité au centre d’un tout. Et finalement admettre que l’Homme dans son infini légèreté et son extrême complexité ait pu engendrer, raconter et défendre un monde ainsi régit, au-delà même de toute espèce de concordance et vraisemblance.
C’est une guerre, une guerre qui se déroule sur un autre pan de la réalité. Une guerre que nous avons perdu.»
Ganymède