« C’est l’un des principaux réseaux de trafiquants dans la zone du Sahara, surnommé “Polisario” parce qu'il était composé à plus de 90 % d’éléments issus des camps du Polisario », selon une source sécuritaire nigérienne interrogée à Bamako, qui vient d’être démantelé dans la bande saharienne.
Une première série d’arrestations a eu lieu début décembre au Nord du Mali et en Mauritanie. Un homme a été tué et sept arrêtés au cours d’une opération des forces mauritaniennes contre des trafiquants de drogue le 7 décembre. Puis, le 9 décembre, les forces de sécurité maliennes avaient arrêté dans le désert du Sahara six « gros » trafiquants de drogue, « issus des rangs du Polisario » qui lutte pour l'indépendance du Sahara occidental, selon une source sécuritaire. Ce week-end, les autorités maliennes ont encore intercepté un autre « élément » du réseau, à la frontière entre le Mali et l’Algérie.
Des tonnes de drogue
« À ce stade de l’enquête, nous pouvons dire qu’avec la Mauritanie, nous venons d’arrêter les principaux membres d’un des plus importants réseaux de trafiquants de drogue dans le Sahara », a déclaré un responsable malien des services chargés de la lutte contre le trafic de drogue.
Toujours selon des sources maliennes, ce réseau serait déjà l’auteur de plusieurs livraisons et aurait « déjà transporté de très nombreuses tonnes de drogue à travers le Sahara, en direction de l’Europe ».
« Il avait des relais dans chaque pays de la bande sahélo-saharienne », a confirmé une source nigérienne de passage à Bamako. « Début décembre, alors qu’elles tentaient de faire passer une dizaine de véhicules chargés de drogue, des “mules” de ce réseau avaient été attaquées par l’armée tchadienne, à la frontière avec le Niger », selon la même source.
Un chef nommé "Sléitine"
Les autorités estiment que le chef de ce groupe pourrait être un Sarahoui, Soultani Ould Ahmadou Ould Baddi, alias « Sléitine ». Il a été touché par une balle à l’abdomen au moment de l’intervention armée en Mauritanie, a affirmé la source malienne.
Une source proche du dossier estime que pour le moment, rien n’indique « une collusion » avec Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). En revanche, l’un des suspects a confirmé avoir déjà « livré à plusieurs reprises des vivres à Aqmi, pour des raisons financières ».
Parmi les personnes arrêtées figurent Breika Ould Cheikh, présenté comme un élément du Polisario, Farha Ould Hmoud Ould Maâtallah, ancien militaire vivant dans les camps de réfugiés sahraouis de la région de Tindouf, ainsi que Lahcen Ali Ould Brahim, surnommé « Grandayzar », né en Algérie.
Jeune Afrique