« Nous ne voulons pas copier la nature. Nous ne voulons pas reproduire, nous voulons produire. Nous voulons produire comme une plante qui produit un fruit et ne pas reproduire. » (Hans Arp, Jours effeuillés : Poèmes, essais, souvenirs, Paris, Gallimard, 1966)
Marie Preston présente Fruiter, exposition personnelle issue d'un travail de recherche sur la question de l'abondance mis en oeuvre depuis deux ans. Au début de notre siècle, l'idéalisation de la nature qui conduisait le principe de la mimesis se transforme en une idéalisation du processus naturel. Aujourd'hui, ce parti-pris ne peut se passer d'une réflexion sur l'accumulation générée par nos sociétés « d'abondance » dont le modèle est la production de la nature. Il s'agit pour cette exposition de penser la question de la « production » à travers des œuvres conçues grâce à une activité en collaboration — au sens de travailler ensemble ou à-côté de.
Légende de l'image ci-dessus :
Marie Preston, Laquets, Causse de Cabreret, juillet 2009
Tirage argentique noir et blanc, 11 x 17 cm.
"Crabole" est le terme local qui désigne un Lapié en nid de poule, forme particulière de dissolution naturelle de la roche calcaire de surface.
Sur le plateau calcaires du causse de Cabreret, deux craboles sont très particuliers, côte-à-côte, ils sont très nettement creusés et de forme régulière. Ils font l'effet de cratères de météorites et renforcent l'effet lunaire du sol minéral. Sec en été, le fond de ces deux trous est couvert de la terre séchée et craquelée par le soleil. Dans le travail de Marie Preston, ces formes naturelles font écho à une recherche sculpturale sur les moules et les contre-moules impliquant par leur capacité reproductible l'idée d'abondance.