Ancienne professeur de Sciences, intervenant depuis 37 ans comme bénévole dans un grand collège de Bordeaux auprès de jeunes de 6e, j’ai pu constater avec consternation que beaucoup de ces élèves sortent de cinq années de primaire sans savoir lire et écrire correctement.
J’ai eu deux enfants à qui j’ai appris à lire avec la méthode syllabique avant l’entrée au Cours Préparatoire, ne sachant pas avec quel genre de méthode on leur apprendrait à lire. Ils ont maintenant plus de 40 ans et sont tous deux ingénieurs en informatique. Ils n’ont jamais eu de problèmes en français. L’un d’eux a même instauré un cours de remise à niveau à la demande de ses collègues informaticiens !
J’ai par la suite aidé des jeunes qui avaient des difficultés en lecture et en écriture et j’ai pu constater que, souvent, les dégâts étaient irréparables.
Également, à sa demande, j’ai aidé un technicien de maintenance informatique de 43 ans qui avait de grosses difficultés pour rédiger ses rapports, ayant appris à lire avec la méthode globale.
Le pire, c’est que ces jeunes vont passer régulièrement dans les classes supérieures en traînant ce handicap. C’est ainsi qu’un de mes beaux-frères, capétien d’histoire et géographie, avait renoncé à corriger les fautes d’orthographe et de grammaire dans les copies du baccalauréat.
Mon grand-père, fils de petits paysans du Berry, élève de l’école publique à la fin du 19ème siècle, n’avait que son certificat d’études. Il est devenu chef d’entreprise et je peux vous assurer que les lettres que nous avons conservées de lui ne comportaient aucune faute d’orthographe ou de grammaire.
Pourquoi ce qui était possible il y a plus d’un siècle ne l’est plus maintenant ?
Geneviève NARDON
(licenciée d’enseignement en Sciences Naturelles)
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