Une petite maison de contes de Perrault. Avec des volets bleus. Posée au creux du village de Géligny (non loin de Sombernon). Le sculpteur Bap vous ouvre la porte de son atelier, contigu à la partie habitation. A l’intérieur, les carreaux de la vieille baie vitrée projettent leur ombre sur le mur de pierre. Et, justement, ce jour-là (un dimanche froid ensoleillé de décembre) , Bap avait accroché une série de ses ardoises au mur. Superbe: « Je suis monté au-dessus des toits ». (photo de gauche)
Une petite boîte contient ses premiers essais sur ardoise. On feuillète. Il était parti d’une histoire de clé. Un travail au pochoir et au scotch…Qu’il reprendra et prolongera, mais fera évoluer. Et Bap raconte. Simplement. Ses idées de passage, de fragilité…Il montre ses « colonnes » d’ardoise, là, sur la table où trône aussi un gros morceau d’arbre torturé. Et on commence à détailler les architectures qui flottent sur ces « colonnes ». Des habitats comme dans la brume des rêves.
On lève les yeux: un petit cheval en fil de fer tourbillonné rappelle ses premières amours. Le cheval…Il repart dans ses souvenirs de travail auprès des chevaux. Il montait peu mais s’en occupait beaucoup. Et il a d’abord sculpté des chevaux en chanvre et terre . Efflanqués, dit-il. Mais juste parce qu’il était tout contre leur flanc et que c’était sa place, là, dans ce creux…Il les voyait comme ça. Et puis il évoque son installation (qui fut exposée au château d’Eguilly et le sera bientôt au Parvis St Jean de Dijon) « Quand les chevaux étaient bleus » et il m’en offre une photo, assortie de petits textes de sa composition (oui, il écrit aussi). Là encore, toute une histoire. Bap aime les histoires. Il avait réalisé une empreinte sur le flan d’un cheval de course… Il en a fait neuf copies…(trop long à vous relater! Mais beau comme tout. Un cheval à plusieurs vies)
On est invité à passer dans la petite pièce à côté. Tout aussi brute et rustique. Basse de plafond. Salle d’expo. Bel endroit où Bap a mis cette fois-là « Mes cathédrales » (toujours ses ardoises avec graphismes, silhouettes d’architectures). Un escalier raide grimpe au grenier: clair, haut, poutré…Là aussi, salle d’expo.
Dehors, de l’autre côté de la courette, l’ancien four à pain. Attention la tête, pour passer la petite porte!…Bap y a logé ses sculptures, « empreintes » de corps humains. Celle des petits boutons de mercerie, il vous expliquera que c’est un hommage à la vieille dame, ancienne habitante des lieux, qui fut couturière dès sa plus tendre enfance et qui a légué sa boîte à boutons à Bap…Oui, ce doux jeune homme aime les histoires.
Allez sur son site: bap.blog4ever.com
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