Même normal pour une des chaînes, puisque la blogosphère de gauche s’interroge elle-même. Avec une question claire : « oui ou non le vote utile ? ». Au premier tour de la présidentielle de 2012, cela s’entend… Avec toujours ce spectre du 21 Avril 2002 chez certains, avec pléthores de candidats de gauche au premier tour. Et on connaît la fin de l’histoire…
L’électeur de droite, ancien RPR, aurais pu être concerné par ce moment. Jeune conseiller municipal, j’ai voté, ce 21 Avril 2002, vers 17h30. C’était une belle journée. Nous étions, avec cet ami qui deviendra le maire de mon village et qui me manque aujourd’hui, allés faire le tour des bureaux de vote de mon canton. Une semaine plus tard, je passerai un superbe weekend au bord du Lac Léman, dans ce pays de Gex qui marquera profondément mon existence, notamment sur le web. Mais c’est une autre histoire…
Revenons à ce moment du vote. A ce moment, je suis déjà profondément opposé à la création d’une UMP monolithique. Je fais mienne la phrase de François Bayrou à Toulouse : « quand tout le monde pense la même chose, plus personne ne pense plus rien ». Je me souviens des sifflets d’une salle conditionnée et bien militante… Et donc j’ai un choix. Voter pour Jacques Chirac, piètre président de la République, chez d’une droite en lambeau, ou apporter ma voix à François Bayrou, voire à Alain Madellin.
En début de journée, j’aurais voté Bayrou. J’ai d’ailleurs voté UDF durant tous les premiers tours de la mandature 2002 – 2007. Mais j’ai voté Jacques Chirac. Parce que la balade dans les bureaux de vote m’a fait peur. Je voyais un Jospin Le Pen au deuxième tour, et j’ai eu peur. J’ai eu tort je crois, et si demain je devais être à nouveau devant cette possibilité, je n’aurais pas le même vote. Ce jour là, j’ai fait un « vote utile », pas un vote du cœur Je ne referai sans doute pas pareil…
Parce que pour moi je ne crois pas que le camp d’en face soit forcément pire que le supposé mien. Je me souviens de l’exemple Georges Freche, aux élections régionales précédentes. J’ai souvent mis en avant l’insupportable hypocrisie de ce PS, qui fracassait Frêche officiellement, ses déclarations, sa manière de concevoir la politique, mais qui s’accommodait très bien que ce soit lui plutôt que « le camp d’en face ». J’ai dénoncé ce racisme politique de Martine Aubry, et de ceux qui pensaient qu’il était mieux que les postes soient occupés par des gens que l’on vomi, mais qui sont « de notre bord ». Plutôt que ceux « du bord d’en face », forcément sentant mauvais sous les bras.
Demain il y aura des élections présidentielles. A droite, j’aurais probablement le choix. Sarkozy, Borloo, Bayrou (qui est de droite), DupontAignan, un chasseur, Villepin… Je ne pense pas que tous partiront, mais il y aura probablement, en plus de Bayrou, deux choix à droite. Le « vote utile », Sarkozy, parce qu’il a le plus de chance d’être au second tour. Et un autre, qui tiendra un discours, qui défendra une position. Et bien demain je verrai.
Et si mon vote doit éliminer Sarkozy du deuxième tour ? Et bien je m’en moque. Tant pis pour lui s’il n’a pas réussi à me convaincre pour que je vote pour lui au premier tour. J’ai envie de voter avec mon cœur (si c’est possible, s’il y en a un qui me le fait vibrer), et pas par calcul. C’est ma position, on verra ce que cela fera.
Que je vote pour un candidat de gauche au premier tour me demande t’on dans l’oreillette ? Aujourd’hui c’est peu probable. Aussi parce que je me souviens des déclarations de Martine Aubry, entre durant l’élection régionale chez moi, qui m’ont touché, un peu insulté. Si c’est Ségolène Royal, je la considère pire et plus nuisible que Nicolas Sarkozy. Enfin, je ne pense pas que la République sera davantage sauvée avec des gens qui trichent sur un scrutin interne chez eux qu’avec ceux de l’UMP officielle.
Si c’est Dominique StraussKahn par contre ? Je verrai avec qui il compte gouverner.
Enfin, je dis ça aujourd’hui, on verra bien demain…