Cet ultimatum, l’on ne sait pas quand il a commencé et quand il prendra fin. L' Union Européenne, gros bailleur de fonds et la France en particulier, ancienne puissance coloniale de la Côte d’Ivoire qui y ont beaucoup investi somment Gbagbo de quitter le pouvoir, le plus tôt sera le mieux pour lui et le pays, sous peine de sanctions économique, d’isolement et de gèle des avoirs. C'est une histoire de gros sous. Ces meurettes auront du mal à s’appliquer et ne vont certainement pas faire baisser la tension qui règne dans le pays. Quand l’action précède la réflexion ….
Bref ces puissances veulent en gros chasser Gbagbo sous prétexte qu’il ne respectait pas les résultats des urnes. Elles veulent installer à sa place Mr Alassane Ouattara, leur cher beau-frère et ami de la France qui au soir des élections présidentielles, aurait obtenu 54 % de vote.
Gbagbo leur a déjà répondu qu’il ne partirait pas, quitte à bafouer le principe démocratique du vote. IL l’a fait savoir aux nombreux émissaires dépêchés à Abidjan, notamment Mr MBEKI et le représentant des Nations Unies. Il a même dit qu’il ne laisserait jamais son poste à Ouattara. Je pense que si Bédié était au second tour et qu’il avait eu la faveur des urnes, Gbagbo serait parti sans résistance. Réfléchissez !
L’Europe a mis des siècles avant d’aspirer à la démocratie. La côte d’ivoire n’a que 50 ans ; Elle apprend difficilement l’exercice de la démocratie depuis 2000. Avant, le parti unique d’Houphouët jusqu’en 1993 ; L’ère tourmentée de Bédié et son concept d’ivoirité qui empoisonne le pays. Le coup d’état de Gueï ; La guerre civile ; Que de mal fait en si peu de temps à la côte d’ivoire ! Ce n’est pas l’apprentissage en lui –même qui pose problème, mais son application à la société. N’oubliez pas que le pays est une terre d’accueil dans la sous- région. Il compte près de 20 millions d’habitants. La majorité de la population est issue du flux migratoire. La population dite autochtone n’atteignait pas 5 millions en 2005. Alors Gbagbo a de quoi s’inquiéter de l’évolution de cette démographie à l’ivoirienne. Si Gbagbo ne protège pas l’ivoirien autochtone, d’ici à l’horizon 2030, il sera une espèce en voie de disparition. Il n’existera presque plus par exemple des noms comme Gbagbo, Bédié, Loukou, Houga , Sery, Djédjé, coulibaly, Assemian , Théidé .
Je sais une chose, c’est que Gbagbo comme tous les ivoiriens n’aiment pas qu’on leur lance des ultimatums qui pourraient semer le trouble dans l’ordre public ivoirien. Gbagbo est comme n’importe quel train, il peut en cacher un autre. Gbagbo est la bouche des malheurs de ceux qui n’ont point de bouche, sa voix, la liberté de celle qui s’affaisse au cachot du désespoir. A s’attaquant à lui, la communauté européenne s’attaque aussi aux 46 % de nationalistes de ce pays pour qui Ouattara n’est qu’un cheveu dans la soupe. Cela ne servira à rien de mettre trop d’huile sur le feu pour griller une seule pomme de terre car il n’y aura pas assez de pompiers pour éteindre l’incendie ivoirien sur lequel Messieurs les décideurs européens sont en train de souffler.
Le règlement du conflit ivoirien doit passer par la voie de la diplomatie. Il faut négocier, discuter, cerner tous les paramètres sociologiques du bourbier ivoirien pour ne blesser personne, pour ne pas condamner les générations futures. C’est dommage que MANDELA n’ait plus ses 20 ans, il aurait été l’homme de la situation en côte d’ivoire pour ramener la paix. En attendant, le chien aboie, la caravane passe.
Gnali ZAKO