Pour Bianca, la vie se résume en trois mots : Amour, disputes et SMS. Amour, avec Gabriel, quelle meurt d'envie d'embrasser à la soirée de samedi. Disputes avec sa mère tout au long de cette semaine en garde alternée. SMS, avec ses copines, parce que toutes ces histoires, il faut bien les raconter.
- Editions du Rouergue - Collection DacODac -
Le divorce des parents, la découverte du sentiment amoureux, l'angoisse des bouleversements physiques, l'ambiguité des relations fraternelles, l'importance de l'amitié partagée sont des thématiques récurrentes des romans réalistes destinés aux jeunes adolescent(e)s.
Alors, ce roman d'à peine 120 pages, ce ne sera pas tant pour son histoire que pour le ton, pour l'humour des formules et la sensibilité des mots, vrais et pourtant pudiques, pour la fraîcheur de l'écriture, l'oralité du langage mêlant réflexions extrêmement justes et expressions encore teintées d'enfance.
Cette chronique adolescente journalière, écrite à la première personne, se lit le sourire aux lèvres, entre élans du coeur, reproches ou disputes typiques et regards à la fois naïfs et pertinents sur les adultes que sont les parents; un roman qui joue remarqueblement du double portrait mère-fille, de celui de la mère dans les yeux de sa fille, tout en délicatesse et en tendresse, en petites scènes volées au quotidien. Qu'elle comprendra plus tard, l'adolescente incomprise qui devient une femme.
Florilège :
" Voilà comment les choses se passent un dimanche sur deux. C'est ce qu'on appelle la garde alternée. Et ça se passe de cette façon chez notre mère, et la semaine d'après, tout autrement chez notre père. [...] La garde alternée, c'est comme si on était dans un bateau qui penche complètement d'un côté pendant une semaine, puis complètement de l'autre la semaine d'après, et que nous, on doit tenir droit debout au milieu. C'est aussi grâce à la garde alternée qu'on comprend définitivement que nos parents, ils ne se connaissaient pas avant de tomber amoureux. Et donc, une fois divorcés, ils sont revenus à la case départ, et n'ont plus rien à voir entre eux. En plus, quand ça les arrange, ils font comme s'ils ne se souvenaient plus qu'ils ont vécus ensemble, sauf que nous, on en est témoins. Mais en revanche, ils s'en souviennent à fond quand ils prennent des mesures, et leurs mesures, c'est jamais à notre avantage, j'ai remarqué."
" Je ne vois pas ce qu'il y a de drôle. Si, justement ce qu'il y a de drôle, c'est qu'il faut toujours leur dire, aux parents, les trucs qu'ils ont sous les yeux, et ça les étonne, en plus. [...] Leur crise, aux parents, c'est de croire qu'ils doivent nous éduquer tout le temps. Leur crise, c'est qu'ils croient qu'ils nous connaissent et surtout, qu'ils s'y connaissent. En petits, je dis pas. Mais en ados, zéro. On est les premiers qu'ils éduquent, et eux les derniers qu'on peut tenir au courant de ce qui compte le plus pour nous. "
" Ce que j'aime, c'est quand elle me fait un long baiser sur la joue, et hop, on s'écarte sans un mot, ni vu ni connu. "
" Quelquefois, j'ai envie de péter un câble, et je me défoule sur MSN. Mais en même temps, je n'ai pas envie de dire des trucs sur ma mère à mes copines, parce qu'en fait, je supporterais pas qu'on la critique. "
" Je n'ai rien dit à mes copines alors que je voyais mes parents réunis, là, sous mes yeux, et que pour un événement, c'était un événement. D'habitude pour le dixième de ça, je les aurais toutes convoquées expresso. "
" Moi, dans ma vie de tous les jours, je sens très bien ce que j'aime faire, avec qui j'ai envie d'être, les vêtements que je veux porter, comment je peux m'en sortir au collège ou avec mes parents, mais on dirait toujours qu'il y a un petit flic qui me surveille, qui me regarde de la tête aux pieds et me dit :
- Ce n'est pas de ton âge ! OU - Ce n'est plus de ton âge ! "
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Avec un merci à Dame Bauchette qui m'a conseillé ce livre et me l'a mis dans les mains, me prêtant son exemplaire dédicacé.
- A partir de 11-12 ans -
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