Au cours des dernières décennies du 20e siècle, les échanges entre les pays se sont accrus, ce qui a mécaniquement entraîné une
interdépendance de ceux-ci. Néanmoins, force est de constater que cette interdépendance s’est approfondie de manière inégale. Au-delà de la simple responsabilité économique des Etats, ils
aujourd’hui nécessaire de penser à l’émergence de préoccupations d’intérêts communs qui sont aujourd’hui peu ou pas prises en considération par les Etats. Les problématiques environnementales, la
mise en place de biens publics mondiaux, la régulation financière, sont autant de sujets que la gauche doit saisir et porter.
La gauche mondiale, partout où elle est, doit développer ces thématiques et se battre pour que le politique reprenne le pas
sur l’économie et la finance. Nous saluons, dans ce sens, le travail effectué par l’Internationale socialiste réunie à Paris qui a permis de faire émerger de réelles propositions sur la
thématique environnementale. La famille socialiste devra alors rester soudée pour défendre celles-ci au COP 16. De même, c’est dans cette perspective que nous devons nous placer dans les débats
en cours sur la régulation internationale.
Le G20 s’est imposé comme cadre de réflexion et de décision sur ces questions-là. Toutefois, nous ne saurons nous satisfaire du fonctionnement incompatible avec notre idéal de démocratie internationale et appelons à ce que ces débats aient lieux dans le cadre de l’Assemblée Générale de l’ONU. Plutôt que le renoncement, nous devons aller vers une ambition nouvelle. L’ambition de la coopération, de la régulation, bref, du socialisme. La gauche mondiale a réussi au 20ème siècle à mettre en place des mécanismes de régulation nationale qui ont permis de vraies avancées et progrès pour les peuples, il lui faut désormais agir au niveau international pour inventer les nouveaux outils qui permettront d’atteindre notre idéal de justice. Il ne faut pas limiter ses rendez-vous à de simples discussions de salon entre les puissants de ce monde.
Il faut d’abord être ferme sur la méthode, qui devra permettre de dessiner un monde multipolaire où les décisions sont partagées. Il n’y aura pas de régulation sans coopération et la gauche mondiale doit travailler à la démocratisation de ces instances de décisions, notamment en les ouvrants aux pays émergents. La régulation se fera par la coopération ou ne se fera pas. Il nous faut aussi être clair sur le fond. Face à la situation internationale, les beaux discours ne suffisent plus. Il est temps de passer à l’action. D’ailleurs, les déclarations de Nicolas Sarkozy dans ce sens ne peuvent que nous inspirer de la méfiance, tant le décalage est grand entre ses discours et ses actes. La coopération et la régulation n’étant pas le fort de notre Président.
C’est pourquoi les jeunes socialistes demandent aux responsables politiques mondiaux un programme ambitieux et novateur sur les questions de gouvernance mondiale en mettant la démocratie au centre de son projet. En outre, parce que la taxation représente pour nous un outil de régulation, nous demandons aussi à ce qu’une taxation des transactions financière puisse être le marqueur du monde de demain.
MJS